En préambule du Conseil, il faut signaler la présence à l’entrée de l’Hôtel de Ville des sans-papiers de l’entreprise STN venus distribuer un tract et faire signer une pétition demandant leur régularisation, ceci dans une ambiance bon enfant. Le Conseil s’est ensuite ouvert sur un événement inédit. Frank Cannarozzo a demandé à ce qu’une minute de silence soit observée en mémoire d’une personne de 21 ans décédée sur le territoire aulnaysien. Messieurs Ségura et Hernandez ont exprimé des réserves à ce sujet, expliquant vouloir en savoir plus sur l’enquête autour de ce fait divers afin de ne pas stigmatiser cet événement sous le coup de l’émotion. Le Maire finira par consentir à ce que cette minute de silence soit observée, Miguel Hernandez préférant, lui, quitter la salle…
En début de Conseil, les délibérations allaient bon train, culture et petite enfance faisant l’objet de votes à l’unanimité. Jusqu’à ce qu’arrive le sujet qui fâche : l’urbanisme. Les débats autour de cette question vont durer plus de deux heures. Essayons de les résumer de façon claire et ludique. L’enjeu est important, il s’agit de définir la ville de demain et de trouver les moyens d’en assumer la croissance de la manière la plus harmonieuse possible. Le PS et le PC ont défendu une vision volontariste en matière de construction de logements, Madame Benhamou déclarant : « nous construisons et nous l’assumons », pour répondre à la demande des Aulnaysiens.
L’opposition, quant à elle, a exprimé ses craintes face à une croissance non maîtrisée de la ville en matière de population. A terme combien d’habitants dans la ville ? 85000, 90000, 100000 ? Monsieur Chaussat est revenu abondamment sur sa tribune dans l’Oxygène du 21 octobre 2009 rappelant son refus du bétonnage et d’une densification trop importante. Il en a profité pour égratigner au passage la démocratie participative, incapable, de son point de vue, d’intégrer l’avis des aulnaysiens dans des projets immobiliers. Il a cité trois cas précis pour illustrer son propos : la rue des Saules, la rue F. Herbaut/Impasse des marronniers et la cité Arc en ciel.
Monsieur Cannarozzo lui a emboîté le pas, exprimant sa volonté de préserver tant que possible le tissu pavillonnaire de la ville. Il a d’ailleurs rappelé que l’on peut faire du pavillonnaire et de l’habitat social, ce qui a été le cas à l’Arc en ciel par exemple. D’une manière générale, l’opposition a exprimé ses craintes de constructions à la hâte sans vision globale à l’échelle de la ville. Finalement, c’est Alain Amédro qui a paru exprimer le mieux le point d’équilibre entre ces deux tendances. Il a rappelé l’attachement des Verts à répondre à la crise du logement actuelle, notamment par l’intermédiaire du logement social. Sur ce dernier point, il a souligné un manque de transparence sur les conditions d’attribution des logements sociaux, précisant que les critères donnant accès à ce type de logements devaient être clairement définis. Construire donc, mais pas n’importe comment. C’est pourquoi, du reste, un périmètre d’études urbaines a été défini autour de cinq axes principaux : le secteur Croix Blanche (ancien centre des impôts), le secteur des avenues des Pavillons-sous-Bois et Just Adolphe Leclerc, Allée Circulaire, le secteur Roger Salengro et enfin les secteurs nord et sud du Soleil-Levant (les périmètres sont visibles dans cette note en téléchargeant un document intitulé annexe aux délibérations).
L’élu Vert a poursuivi en expliquant que ces cinq périmètres constituaient justement une base de travail à l’échelle de la ville. Sur l’information à la population, s’il a rappelé les efforts effectués pour communiquer sur la modification du PLU, citant pour preuve l’intérêt suscité par l’enquête publique, il a déploré un manque de concertation en amont, qui aurait peut-être permis d’aborder les questions d’urbanisme dans un climat moins tendu dans la ville. En parlant du PLU justement, Gérard Ségura a précisé qu’il était un héritage de l’ancienne majorité et que les élus actuels avaient essayé d’en atténuer les effets, notamment sur certaines zones devenues la cible de promoteurs sans scrupules. C’est d’ailleurs un des paradoxes de la soirée, le Maire ayant affirmé que l’intervention de la nouvelle majorité avait justement permis d’éviter le bétonnage. Il a cité notamment l’avenue Coullemont en exemple.
Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) est un point crucial à considérer dans la mesure où certaines zones d’habitation composées de pavillons ne sont plus au sens du PLU des zones pavillonnaires. Leur zonage théorique (UG pour pavillonnaires) a été transformé en UD voire UA, ces deux derniers zonages permettant des constructions collectives d’une hauteur bien plus importante. Le défi est d’arriver à construire en préservant les zones d’une manière aussi cohérente que possible et d’éviter par exemple d’avoir dans une rue, un pavillon, un immeuble, un pavillon, un immeuble. Pour illustrer cela il suffit de voir l’immeuble Edouard VII rue Salengro collé à un pavillon, ce qui architecturalement parlant n’a aucun sens. (Voir photo ci-contre).
Il faut noter que les échanges verbaux ont parfois été très vifs, mais notre approche n’est pas tant d’insister sur la forme, mais plutôt sur le fond du débat pour en donner les clés principales. Au final, les cinq délibérations relatives à l’urbanisme ont été adoptées dont deux à l’unanimité, l’UMP s’abstenant de voter sur le secteur Avenues des Pavillons-sous-Bois et Just Adolphe Leclerc, Allée Circulaire, le secteur Roger Salengro et le périmètre sud du Soleil-Levant.
Ainsi s’achève la première partie du compte rendu. La seconde traitera, ô surprise, encore un peu d’urbanisme, mais aussi de l’ACSA, du CMMP et de Copenhague… Entre autres… Il est vrai que le Conseil Municipal s’est terminé il était environ deux heures du matin…
Stéphane Fleury