Voici la suite de notre série pour nous aider à exercer avec pertinence notre esprit critique. Lors du précédent article nous avions expliqué pourquoi notre plus grand adversaire, était notre propre cerveau :
Alors que la désinformation scientifique envahit jusqu'aux sites voisins d'information aulnaysienne, les lecteurs doivent de plus en plus exercer leur esprit critique pour éviter d'être désinformé ou se faire manipuler. Les fausses informations concernant la santé peuvent en outre potentiellement mettre des vies en danger. Dans cette partie nous allons vous expliquer une grille qui permet de vous donner des indices pour faire une première évaluation de la fiabilité d'une information, particulièrement si elle concerne un fait scientifique.
1 - Une rumeur
Nous ne vous apprendrons pas qu'il faut se méfier comme de la peste des rumeurs. Malgré cet avertissement que nous connaissons, nous nous sommes fait aussi piéger, car les rumeurs sont séduisantes et ont donc tendance à faire baisser notre esprit critique. Ayons donc bien conscience de ce piège et n'accordons aucune crédibilité aux rumeurs.
Dans cette même catégorie on peut aussi classer, le "bon sens", ou la "sagesse populaire" (que nombre de politiciens mettent en avant).
2 - Un témoignage
Les anecdotes personnelles et les témoignages doivent être pris avec grande précaution. D'une part, même si l'on considère un témoignage sincère, on sait que notre mémoire manque cruellement de fiabilité, car notre cerveau reconstruit inconsciemment nos souvenirs. Mais surtout, un témoignage, aussi fiable que possible, ne reflète pas la réalité statistique. Il se peut que l'on ne mette en avant les témoignages les plus sensationnels alors que la réalité est globalement opposée. C'est le principe du "biais du survivant" qui sélectionne les témoignages dans un seul sens en occultant la position majoritaire. Par exemples certains gourous santé proposant des méthodes pour guérir du cancer ont de nombreux témoignages favorables... nous faisant oublier que ceux qui pourraient témoigner autrement sont décédés!
3 - Un avis d'expert... non spécialiste du sujet
Les médias ne sont pas toujours compétents pour sélectionner les bons experts pour éclairer un sujet. On a ainsi médiatisé un célèbre géologue diffusant des idées climato-sceptiques, un microbiologiste faisant des prédictions erronées d'épidémiologie ou même un sociologue devenu d'un coup expert en Covid-19. Le CNRS a ainsi rappelé récemment que les scientifiques ne devaient pas s'exprimer au titre de leur fonction hors de leur domaine de compétence.
Soyez donc suspicieux si vous voyez un non-spécialiste s'exprimer.
4 - Une étude scientifique bien réalisée
Nous mettrons de côté les études scientifiques frauduleuses ou mal réalisées. Elles existent ici ou là mais c'est surtout à la communauté scientifique de faire ce tri. En effet le citoyen est généralement désarmé pour appréhender la qualité d'une étude.
Une étude scientifique, même bien réalisée, ne donne hélas pas de certitude. Même en étant sérieux, il y a mille raisons pour laquelle une conclusion d'étude serait invalidée. Rien de scandaleux ici car la science est un processus qui remet en cause constamment ses connaissances. Les chercheurs considèrent l'erreur comme féconde.
Vous pourrez avoir un indice de confiance supérieur quand l'étude aura été répliquée (ce qui signifie que d'autres scientifiques auront reproduit les mêmes résultats avec les mêmes conclusions). Malheureusement, comme alertait en 2017 l'Institut National des Sciences Biologiques "la presse couvre préférentiellement les études initiales et n'informe quasiment jamais le public lorsque elles sont invalidées".
5 - Des méta-analyses au consensus scientifique
Nous sommes ici dans les plus hauts niveaux de preuve que la science peut fournir. Soit en compilant un grand nombre d'études pour tenter de voir l'état des connaissances (c'est une méta-analyse), soit par des synthèses de milliers de scientifiques, comme ceux du GIEC, qui permettent de donner l'état du consensus scientifique. Nous sommes alors à un niveau de preuve où il n'y a plus de débat entre les scientifiques du domaine. Parfois quelques hurluberlus médiatiques disent le contraire, mais la communauté scientifique n'a, elle, plus de doute... jusqu'à preuve du contraire!
Pour terminer nous vous invitons à lire cette excellente fiche méthodologique écrite par Florence Dellerie qui reprend avec brio le sujet :
2 Réponses à “Exerçons-nous à l’esprit critique, partie 2 : vaccin, santé, climat… comment estimer la crédibilité d’une information scientifique ?”
Sans faire d’attaque personnelle, chez le voisin ça ressemble à de la psychopathie.
Pénible… Moi je n’y vais plus, [Propos modérés, ne tirons pas sur la pianiste] ça fait peur
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Comment ne pas comprendre que M. Suaudeau réagisse autant qu’il le peut après toutes les attaques même physiques, et chez lui, sur son véhicule, dont il a fait l’objet?
Hélas,ceux qui n’ont pas la capacité de saisir toute sa subtilité préfèrent l’accuser de psychotisme…
Merci Hervé pour ces interventions.
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