Un sujet qui intéressera surment les riverains des quartiers où les projets immobiliers se multiplient.
Il s’agit là d’une question de santé publique.
Nous savons qu’il suffit de quelques jours de canicule pour qu’augmente la mortalité, principalement celle des personnes fragiles. Il faut donc que nos villes fassent tout le possible pour atténuer l’augmentation des températures, en priorité par le maintien et le développement de la végétation. Dans tout le centre et le sud d’Aulnay, les jardins privés avec leurs grands arbres jouent ainsi un rôle fondamental. À l’ombre des grands arbres, la température est inférieure de plusieurs degrés à ce qu’elle est dans une rue totalement minéralisée par les grands immeubles. Au nord, nous le savons, les problèmes ne sont pas moins cruciaux, les espaces verts collectifs ne sont pas moins menacés, des programmes immobiliers, là aussi les font disparaître. Nous avons lutté pour faire reculer la municipalité dans son projet d’urbaniser une partie du parc Ballanger. Il faut aussi que les habitants du centre et du sud puissent faire entendre leur voix pour préserver les jardins privés et leurs grands arbres.
Or dans notre ville l’absence d’une réflexion globale pour lutter contre le réchauffement est criante. La municipalité s’appuie sur son label « quatre fleurs » et l’importance exceptionnelle de la superficie des parcs publics sur notre territoire, la plus grande partie se trouvant dans le nord. Or dans le centre et le sud, les grands programmes immobiliers ont déjà fait disparaître l’équivalent en jardins de plusieurs Parc Dumont, (un autre énorme projet est sur les rails autour du Soleil Levant), les constructions au ras du trottoir (devenus ou maintenus souvent trop étroits au mépris de la règlementation) rendant par ailleurs impossible une végétalisation de la rue, quand on n’abat pas les arbres d’alignement pour permettre l’accès des engins de chantier. Privilège d’Aulnay (les villes voisines sont plus raisonnables), les hideuses colonnes végétalisées dressées ici et là, avec leurs malheureuses plantes posées à l’horizontale, coûtent une fortune en entretien et ne présentent aucun intérêt environnemental.
Nous pensons qu’il faut bien construire, la population globale augmentant, et l’Ile de France restant le principal bassin d’emploi. Qui ne souhaite pas que nos enfants puissent trouver à Aulnay un logement, si l’évolution désespérante de la ville ne les fait pas fuir ? Mais il ne faut pas laisser construire comme c’est le cas à Aulnay, sur le seul principe de la rentabilisation à outrance des parcelles.
Puisque la municipalité n’est pas capable de défendre notre cadre de vie, c’est aux habitants de le faire, et le Conseil de Quartier est dans son principe le cadre privilégié pour qu’ils expriment leurs vœux et fassent des propositions pour un développement durable et vivable de notre ville.
Quelques axes sur lesquels pourraient se développer leur réflexion :
- Une charte de la construction prévoyant la sauvegarde des grands arbres et la présence de vrais jardins grâce à une véritable proportion de pleine terre permettant l’infiltration des pluies en profondeur, alors que les coffrages systématiques des grandes parcelles rejettent les eaux pluviales dans le réseau d’évacuation inévitablement saturé en cas de très fortes pluies, ce qui donne lieu à des inondations, mais aussi au rabattement de la nappe vers les bâtiments limitrophes.
- Une charte de l’arbre tournée vers le patrimoine privé afin de sensibiliser les propriétaires et les aider à soigner et préserver leurs arbres.
- Une révision du PLU dans l’axe de la lutte contre le réchauffement, en véritable concertation avec les habitants révision du zonage et du règlement, intégration de davantage de grands arbres remarquables à la liste des arbres à protéger.