L'heure musicale du mardi 31 mai, à 20h30 à l'Auditorium du Conservatoire (12 rue de Sevran), est cette semaine un hommage à Dmitri Chostakovitch (1906-1975), immense compositeur russe (devrions-nous dire "soviétique" pour être plus exact géohistoriquement...) du siècle passé, dont les rapports amour-haine avec le régime sont une mine d'études pour musicographes (un exemple ici).
Le programme de demain est ainsi construit autour de cette dense et belle oeuvre qu'est le quintette pour piano et cordes en sol mineur op. 57, composé en 1940, et constitué de 5 mouvements :
- Prélude : signe de l'amour du compositeur pour Bach (Chostakovitch est d'ailleurs l'auteur de 24 préludes et fugues pour piano), cette introduction possède une grande force évocatrice, toute en solennité et puissance, dont le germe est entier dans la phrase d'ouverture au piano, seul.
- Fugue : toujours dans la filiation de la musique de Bach et dans cet amour de la forme, ce deuxième mouvement s'enchaine au premier et se caractérise par une grande concentration et progression émotionnelles et d'intensité, bien que d'un aspect un brin austère pour le néophyte.
- Scherzo : seul mouvement véritablement rapide de l'oeuvre, comme une respiration heureuse, mais d'une fausse simplicité, à la façon de thèmes populaires, mêlés d'ironie et de naïveté, et en cela assez typique des scherzos de Chostakovitch.
- Intermezzo : un mouvement méditatif et emprunt d'une certaine tension dramatique.
- Finale : voici une fin d'une limpidité mâtinée d'un certain lyrisme, mais surtout d'une force d'écriture et de caractère transpirant à chaque note, avant de conclure sur un air apaisé.
Une belle soirée de musique moderne russe en perspective, en compagnie des professeurs au CRD d'Aulnay Anne Bianco-Postanque et Akiko Nanashima-Gauthier aux violons, Simone Feyrabend à l'alto, Philippe Muller au violoncelle et Jacques Gauthier au piano.
Jean-Gauthier Quintard