Hadopi adopté contre l'avis de la blogosphère
Le projet de loi Création et Internet (dite la loi HADOPI) vient d'être adopté à l'assemblée nationale à la majorité avec 296 votes pour et 233 contre (28 abstentions). Comme la plupart des acteurs de la blogosphère MonAulnay.com s'était clairement prononcé contre cette loi et avait participé au "black out du net" (à vrai dire je ne connais pas d'acteur influent de la blogoshère qui se soit prononcé pour le texte).
Une conviction profonde ou un comportement godillot?
Aulnay-sous-Bois ne fait pas exception à cette unanimité publique. Ainsi toutes les personnalités qui se sont positionnées à propos de ce texte, se sont prononcé contre, y compris à droite. Or, notre député Gérard Gaudron, celui qui avait le plus de pouvoir sur ce dossier, sans s'être visiblement prononcé auparavant sur cette question, a voté pour. Pourtant, à ma connaissance, il n'a jamais pris part à aucun débat concernant ce sujet et pour mon cas, n'a pas répondu au courrier que je lui avais envoyé concernant ce projet de loi.
Pour critiquer ces comportements difficilement compréhensibles le site deputesgodillots.info répertorie avec humour les élus qui exécutent sans discuter les consignes de vote de leur parti. Ainsi ce site définit le godillot comme "un représentant élu du peuple qui va se présenter aux débats en séance parlementaire mais ne va participer que de façon mineure dans le seul objectif de voir voter par le législatif exactement ce que l’exécutif souhaite, au mépris de la séparation des pouvoirs établie par la Constitution.". Pour information et à l'heure actuelle, M. Gaudron n'est pas référencé par deputesgodillots.info.
Hadopi: la surveillance généralisée du web
Pour rappel, un des problèmes de la loi Hadopi est qu'il instaure des mesures d'exceptions habituellement utilisées pour la lutte anti-terroriste afin de lutter notamment contre le partage de musique. Vous pouvez avoir plus d'information sur ce point en revoyant le film sur la note suivante.
Hadopi est déjà dépassée techniquement
Bien que votée, la future loi qui instaure une surveillance généralisée du web, peut déjà être contournée par différentes solutions techniques. Les petits malins désirant échanger sans surveillance des œuvres utiliseront certainement des réseaux d'échanges cryptés (tels que TOR) ou feront du téléchargement gratuit directement depuis les plates-formes de streaming légales (par exemple avec le logiciel Freezer).
Ces contournements techniques prouvent que les reculs des libertés individuelles sur Internet imposés par la nouvelle législation ne seront même pas efficace.
Hervé Suaudeau
4 Réponses à “La surveillance du web adoptée avec HADOPI”
Vous dites que la droite à Aulnay s’est positionnée contre la loi Hadopi à l’exception du député UMP. A droite, je n’ai ni lu ou entendu un quelconque communiqué dénonçant cette loi. M. Cannarozzo si prolifique en démonstration s’est montré très discret sur Hadopi. Il donne l’impression d’être sur la même ligne que son chef et ami Gérard Gaudron. Chez les radicaux de Jacques Chaussat, je n’ai rien vu non plus.
Pouvez-vous donc m’éclairer sur cette unanimité politique? Au plaisir de lire votre réponse. Kevin.
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Cher Kevin, vous avez raison, je pense qu’Hervé a caricaturé ou globalisé la position des uns et des autres. si je ne me suis pas exprimé sur Hadopi, c’est simplement que je m’exprime rarement sur les sujets nationaux par choix. je me concentre sur mon blog comme ici, sur les sujets locaux, ceux sur lesquels il me semble que nous pouvons agir.
mais puisque vous vous demandez ce que j’en pense je vais vous le dire.
en préambule je veux rappeler qu’une loi est là pour poser des principes fondamentaux.
sur le principe, je ne suis pas d’accord avec le fait de télécharger gratuitement une oeuvre, qu’elle soit littéraire, musicale, cinématographique ou intellectuelle sans l’autorisation de son auteur. ça c’est pour le principe fondamental. tout travail, même artistique mérite salaire et chaque artiste doit pouvoir vivre de son art s’il le souhaite. le fait que les oeuvres soient dématérialisées ne changent rien au problème, personne ne contestait le devoir d’acheter ces mêmes oeuvres quand elles étaient sous forme papier, cd, dvd ou autres.
j’ai moi-même, au début des années 90, participé à une aventure de réseau d’auteurs francophones. nous étions à peu près 80, des quebecois (fondateurs), des belges, des français, des africains. sur ce site uniquement littéraire, chacun pouvait publier librement ses oeuvres et les rendre gratuites ou payantes après une consultation possible. il s’agissait bien du choix de chaque auteur d’être lu gratuitement ou pas. pour moi c’était gratuit, je ne comptais pas en vivre. cette aventure a dû durer 2 ans avant d’être phagocitée par un grand libaire québecois.
donc pour être clair, ce n’est pas à celui qui « consulte » l’oeuvre de décider qu’elle est gratuite mais à son auteur et encore moins à quelqu’un d’autre qui parfois même en ferai un commerce. donc de ce point de vue, je crois qu’il est bon qu’une loi rappelle ces principes fondamentaux.
d’un autre côté, comment faire respecter ces principes ? là je diverge avec les solutions empruntées par hadopi. en effet la solutions qui consiste à « supprimer » l’accès ne me semble pas la bonne solution. pour deux raisons : cela va pousser à « déguiser » les données des propriétaires de connexion voire les usurpations et les offres des fournisseurs étant de plus en plus globales, je vois mal comment on fera pour laisser passer la TV et le téléphone sans l’adsl par le même réseau. (ok on peut mais bonjour le bordel)
personnellement je serais pour résoudre cette question qu’il ne faut pas sous-estimer par deux solutions :
l’inclusion dans les forfaits internet d’une contribution aux titres des oeuvres intellectuelles (toutes) afin d’assurer les auteurs de la rémunération qu’ils méritent (mais se pose le problème de la répartition)
le redressement fiscal (comme c’est le cas avec nos impots) si vous êtes un « horrible » multirécidiviste de la copie systématique de ces oeuvres (il y en a tout de même, ne le nions pas).
voilà, j’espère être clair. quand à la loi, ne nous cachons pas non plus derrière les grands mots. ceux qui sont visés sont les « artistes » de la copie à outrance et nullement vous ou moi. enfin, nous savons qu’elle devra s’adapter à une technologie très évolutive qui garantit à coup sûr sa « relative » inefficacité. pas de quoi en faire un flan.
enfin, cher Kevin, je n’ai pas de chef ni de maître à penser, je n’en ai nullement besoin !
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Cher Franck,
Comme vous me l’aviez déjà dit, et pour résumer, vous êtres contre Hadopi (ou du moins ce n’est vraiment pas votre tasse de thé).
Merci de cette prise de position courageuse dans votre camps. Peut être aurez-vous de l’influence sur notre député pour que les étages suivants du projets ne puissent pas voir le jour (on parle d’interdire tout chiffrement dans la future loi).
Il est temps de repenser le système de droits d’auteurs de façon moderne, juste pour les auteurs et permettant l’accès au plus grand nombre. Espérons donc que Hadopi rentrera vite dans les poubelles de l’histoire.
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attention à ne pas se méprendre, les fondements de la loi sont justes et le problème est réel. seules les sanctions me semblent inappropriées. donc je suis pour une partie de cette loi et contre une autre. si j’vais législateur j’aurais pesé en ce sens mais je ne le suis pas. un jour peut-être, qui sait ?
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