Le dossier de l'usine-poison du CMMP à Aulnay-sous-Bois qui a contaminé entre 1500 à 9000 personnes suscite toujours des différences de positions. Le numéro vert 080013 00 00 pour informer et guider les riverains de la période 1938-1975 vient à peine d'être mis en place, que voilà certains désaccords qui ressurgissent.
Ainsi les associations, dans un communiqué du 24 octobre 2007 martèlent que le danger est toujours potentiellement présent y compris dans l'air:
L’affirmation du Ministère de la Santé, ainsi que du Maire, sur l’absence de risque aujourd’hui pour les riverains ne tient pas compte ni des risques de chutes de plaques de toiture sur le voisinage ni de la contamination d’un site industriel, dont, malgré l’arrêt de l’activité, les bâtiments « passoires » peuvent par grands vents laisser s’échapper des fibres d’amiante sur les pavillons d’habitation et les locaux de l’école aujourd’hui mitoyenne et provisoirement évacuée.
Pourtant, Frank Cannarozzo, adjoint à la sécurité et à l'environnement, mercredi matin sur son blog met en avant un risque nul de l'air pour la population:
Ces mêmes études concluent également au
vue des dizaines de mesures faites dans l’air ambiant que le risque
actuel est nul, ce dont il faut se féliciter mais que les mesures
elles-mêmes démontraient depuis longtemps.
Il n'en conclu pas pour autant une absence de risque:
Pendant ce temps, le bâtiment se dégrade,
on s’achemine vers l’augmentation des risques d’exposition et les
parents tremblent pour leurs enfants.
Ces deux visions du dossier s'illustrent plus encore sur les travaux de dépollution:
Le représentant de la mairie sur son blog ne souhaite pas se positionner sur le type de chantier de déconstruction/démollition qui serait opéré:
Les associations prétendent que la méthode
de confinement proposé avant la dépollution ne sera pas efficace et en
préconise une autre, la ville ne juge pas cette méthode car elle ne se
prétend pas experte, mais elle veut que la réalité du confinement soit
démontré comme le disent les textes.
Les associations affirment qu'elles "ont de bonnes raisons de penser que le dépoussiérage partiel à sec et la démolition à ciel ouvert restent la méthodologie envisagée. Ces modes opératoires sont dangereux et en infraction avec la réglementation, ils doivent être définitivement abandonnés."
Ainsi elles suggèrent:
Un repérage exhaustif de l’amiante avant démolition, incluant des sondages destructifs, ce qui n’a pas été fait pour l’extérieur des murs et à coeur, ni du sol, ni du sous-sol
- La construction d’une enveloppe étanche autour des bâtiments durant toute la période des travaux
- Le travail à l’humide et le port d’équipement de protection individuelle avec adduction d’air
- Le traitement de la toiture dégradée en amiante-ciment comme de l’amiante friable compte tenu que les plaques sont fragilisées et libèrent des fibres.
Malgré ces désaccords profonds, les positions se rapprochent sur le constat sanitaire, et on est heureusement loin de l'incompréhension initiale qui, il y a quelques années en réunion publique, avait fait que le qualificatif de "pleureuses" avait été jeté au parents d'élèves de l'école maternelle qui demandaient une action sur ce dossier.
Lire le communiqué du collectif d'association
Lire la position de l'adjoint au maire à la sécurité et l'environnement
Hervé Suaudeau
2 Réponses à “CMMP: Un bilan macabre mais deux visions du dossier”
Sur le même sujet, on peut lire la prise de position « CMMP : Pour que cesse la polèmique socialiste… » des radicaux UMP sur leur blog. Il est bon à la veille des municipales que chacun puisse apprécier le positionnement des uns et des autres sur les dossiers aulnaysiens et surtout réagir.
sur le risque de dispersion d’amiante dans l’air, soyons parfaitement clair:
tout le temps du fonctionnement de l’usine, ce n’était pas un risque, c’était une réalité, d’ou les conclusions du ministère de la santé. il est certain que des gens ont été contaminés y compris des riverains à cette période. personne ne peut dire s’ils sont malades ou pas, seule la recherche enfin menée permettra de savoir. là dessus il n’y a pas pour moi de divergence de point de vue avec les associations.
pour ces dernières années, il va de soi que l’on peut parler de risque de dispersion sans affirmer qu’elle ait lieu. toutes les mesures, j’insiste ,toutes, ont infirmé la présence de fibres dans l’air avoisinant, je n’y peut rien c’est ainsi. j’ajoute d’ailleurs qu’au moins un riverain a fait sonder son jardin (air et sol) par un labo indépendant et que les analyses se sont révélées négatives. mais si quelqu’un m’amène une mesure positive à l’extérieur du batiment, je serais le premier à exiger des mesures immédiates de confinement.
il est vrai toutefois et c’est ce que j’ai écris, plus le batiment se dégrade, plus le risque de dispersion augmente, cela va de soi. les associations disent que les vents sont un facteur aggravant, ils ont raison mais ces fibres sont tellement volatiles, que par grand vent, la dilution augmente avec la force du vent, ce qui explique que même de forts vents ne provoquent pas de concentration dans le voisinage.
les associations jugent par ailleurs le plan de déconstruction fourni non conforme en termes de confinement, c’est tout à fait leur droit et il faut reconnaitre des gens compétents parmi leur rang. la ville est une entité juridique qui a des prérogatives mais a aussi le devoir de respecter les prérogatives des autres, en l’occurence, nous ne pouvons affirmer avoir la compétence pour juger ce qui est proposé, c’est la responsabilité des experts nommés, du tribunal et de la préfecture.
pour autant nous sommes en droit et nous le faisons d’exiger l’application pur et simple des textes en vigueur. ces textes sont clairs:
1.confinement étanche à l’air et l’eau
2.test de fumée confirmant la réalité du confinement
3.dépoussiérage complet sous filtre absolu
4. mise sous dépression du chantier
5.evacuation de tous les matériaux du chantier par une filière spécialisée
6.mesures permanentes pendant la durée du chantier
je veux cela et rien d’autre, les entreprises qui feront le chantier doivent s’y conformer. elles disent qu’elles le seront et les associations pensent que non. moi je ne sais pas car je ne suis pas devin mais je sais qu’avant même qu’une seule poussière soit aspirée le test de fumée nous donnera la réponse. je précise bien sûr que la loi exige que le test de fumée soit bon pour que le chantier commence.
je ne fais par principe ni confiance aux experts des associations ni à ceux du camp d’en face, je veux que l’on puisse tous en juger, et le seul moyen est ce fameux test de fumée et les mesures permanentes dans le voisinage.
cessons de craindre le pire ou d’avoir une confiance aveugle, passons à l’action et validons ou invalidons ce qui est prévu par les faits et rien que les faits votre honneur !
ce dossier est une plaie, de la pire espèce, et j’espère juste qu’il ne sera pas un otage électoral…