Sur l'écran, Kathrine Switzer, pionnière de la lutte des femmes pour participer au marathon, est agressée en pleine foulée par un organisateur de la compétition, à Boston, en 1967. Dans la salle de classe, des élèves de 4e, guidés par leur professeur de sport, découvrent que la course à pied ne s'est pas toujours conjuguée au féminin.
Tout au long de l'année, cet enseignant de 43 ans, Philippe Dheu, cherche à faire du sport "un outil de transmission", dans cette classe qui a reçu le label olympique du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). "On peut toujours se contenter de courir et de nager, mais on passe à côté de quelque chose si on ne s'en sert pas pour développer d'autres compétences", résume-t-il à l'AFP, dans une salle du collège Espérance, un établissement privé catholique sous contrat avec l'Etat.
Nawel, 13 ans, se souvient qu'à l'idée qu'elle fasse du foot, on lui avait dit: "Mais non, c'est pour les garçons. Pareil pour la boxe: +T'es une fille tu vas pas te battre+ !".
"Ca marche dans les deux sens", conclut Philippe Dheu, "si on dit que les garçons ne peuvent pas faire de danse classique, c'est pareil".
"C'est un moyen de déconstruire les préjugés sexistes: le sport en est porteur, mais il aide aussi à en sortir", explique-t-il ensuite.
Il est heureux que dans un établissement religieux on ait ce genre de propos loin des peurs relayées par des extrémistes de tous bords brandissant le danger d'une mise en pratique de la théorie du genre dans nos écoles, peur qui a fait les gros titres d'un tract de campagne électorale en 2014.
Mehdi peut mettre du rouge à lèvres, faire de la danse classique et sa sœur du foot ou de la boxe!