Située avenue de Nonneville, la pharmacie du Gros-Peuplier qui avait changé de propriétaire il y deux ans environ, a définitivement baissé son rideau l'été dernier. Pour les habitants du quartier, c'est un service médical de proximité qui a disparu. Selon nos informations, deux pharmacies auraient subi le même sort ces derniers mois, dans les communes de Sevran et de Pavillons-sous-Bois.
Le NouvelEconomiste.fr brosse un tableau de la situation de la profession dans un article publié le 3 novembre 2010, tandis que l'INSEE propose une étude sur l'activité des pharmacies de 2000 à 2006.
Les pharmacies françaises fonctionnent dans un cadre règlementaire très strict:
- leur implantation est fixée par le Code de Santé Publique -22 500 pharmacies en France-,
- elles ne peuvent être détenues que par des pharmaciens diplômés qui ne peuvent en détenir qu'une seule,
- les médicaments doivent être vendus par des pharmaciens diplômés,
- les marges sur les médicaments remboursés par la Sécurité Sociale -80% du chiffre d'affaire des pharmacies- sont fixées par l'autorité publique qui les a comprimées ces dernières années.
Les pharmacies fragilisées par une baisse de leurs marges
Les pharmacies ont vu leurs marges se réduire au cours des dernières années, ce qui, selon la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France, aboutit à "une crise d'ampleur inégalée du secteur", 200 officines ayant été placées en redressement judiciaire sur les 10 premiers mois de l'année, contre 120 en 2009 et 40 les années précédentes. Les pharmaciens qui doivent faire face à des échéances de remboursement de prêts contractés pour l'acquisition de leur fonds de commerce, sont particulièrement fragilisés par la contraction de leurs marges commerciales.
Les gros distributeurs spécialisés ou généralistes, jusqu'alors tenus à l'écart par la règle "une et une seule pharmacie détenue obligatoirement par un pharmacien diplômé" sont à l'affût de changements des règles de commercialisation des médicaments.
Jean-Marc Engelvin