Amiante, Associations

Nous invitons nos lecteurs à un colloque basé sur le drame aulnaysien de l’amiante

8 novembre, 2019 à 16:03 | Posté par

Les nouveaux lecteurs de notre blog ne le savent pas, pourtant le scandale de l'amiante à Aulnay est l'une des rubrique la plus fournie de notre blog (c'est aussi le sujet de mon premier article il y a 13 ans). En effet l'histoire de notre ville est entachée du drame du CMMP, usine d'amiante mitoyenne d'une école maternelle et qui a tué des dizaines et peut être des centaines de personnes. Le démantèlement de cette usine-poison et la dépolution de son terrain n'ont étés achevés qu'en 2013. Le pollueur n'a pas participé aux 17million € de la dépollution qui ont été payés par les Aulnaysiens astreints à cette taxe sur la mort de leurs proches. Colère et rage! Nous sommes dans une ville avec des milliers de personnes potentiellement touchées, la plupart des habitants connaissent une victime dont certains en ont même fait un livre.

Le drame d'Aulnay a au moins le mérite de pourvoir être étudié pour pouvoir en tirer des conséquences. Ne pouvant distinguer notre mission d'information de ce combat que nous avons forcément embrassé, nous invitons nos lecteurs à ce colloque sur l'amiante, laissant une place centrale à l'usine d'Aulnay et qui se tiendra mardi 12 novembre à Aubervillier de 9h15 à 18h. Vous trouverez l'invitation et le programme ci-dessous. Le colloque se présente avec le texte suivant:

En 1990, le Comptoir des minéraux et matières premières (CMMP), une petite usine de broyage de minerais située au cœur du quartier pavillonnaire du vieux pays, à Aulnay-sous-Bois, cesse ses activités après avoir déménagé ses broyeurs sur un autre site. Quelques années plus tard, elle parvient à vendre le terrain et le bâti en état à un promoteur immobilier. Devant le vieux portail de l’entreprise, que la végétation commence à recouvrir, un panneau publicitaire annonce à la fin des années 1990 "Les Jardins d’Aulnay – 11 lots de terrains à bâtir". Un lotissement aurait pu voir le jour à cet endroit, accueillant familles et enfants. Mais un grain de sable va gripper cette mécanique de rénovation urbaine.

En effet, en 1995, Pierre Léonard, âgé de 49 ans et résidant depuis sa naissance à quelques mètres du CMMP, est diagnostiqué d’un mésothéliome, un cancer de la plèvre dû à l’amiante, dont il décède quelques mois plus tard. Sa sœur, Nicole Voide, veut comprendre : qu’est-ce que l’amiante, d’où vient-elle, où a-t'il été exposé, comment ? Avec son mari, Gérard Voide, ils parviennent à reconstituer l’activité du CMMP, à identifier d’autres victimes et alertent les pouvoirs publics et les autorités sanitaires, revendiquant notamment la sécurisation du site, sa déconstruction et dépollution des sols, la recherche de toutes les personnes exposées et la mise en place d’un dispositif de suivi médical et social. Ils initient ainsi une mobilisation toujours en cours aujourd’hui, en lien avec Ban Asbestos France, Aulnay Environnement, L’Association départementale de défense des victimes de l’amiante (ADDEVA93), des associations de parents d’élèves, la municipalité…

Rendant compte de cette mobilisation, ce colloque conclut un programme de recherche "Pollution industrielle, contamination environnementale (Amiante) par le Comptoir des Minéraux et Matières Premières d’Aulnay-sous-Bois (93) : enjeux citoyens et scientifiques", mené dans le cadre d’une convention entre le GISCOP 93 (Université́ Paris 13) et le Conseil Régional d’Île-de-France, en réponse à l’Appel à projet "Partenariats institutions – Citoyens pour la Recherche et l’Innovation" (PICRI, 2016 – 2019).

Pour conclure, comme dit Nicole Voide, la sœur de la première victime reconnue du CMMP, mais surtout cheville ouvrière du combat pour la dépollution "la fin de cette longue bataille s'achève mais malheureusement pas la liste des malades qui va continuer".

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