L'encadrement départemental du Mouvement national républicain (MNR) comparaîssait ce mardi devant le tribunal de Bobigny, apprend-on dans Le Parisien. Ce sont pas moins de vingt-deux personnes qui ont été mises en examen pour fraude lors des élections municipales de 2001. Le leader Bruno Mégret était venu soutenir ses troupes.
Philippe Milliau, secrétaire de la fédération départementale et tête de liste à Aulnay-sous-Bois explique que les candidats ont reçu une lettre de la police qu'ils auraient perçu comme une menace. Sur Aulnay, sur 53 candidats, il y a eu 23 contestations.
Le juge suggère une difficulté de boucler les listes et le besoin de chercher des noms coûte que coûte. Franck Timmermans, ancien secrétaire général du MNR qui a mené campagne à Pierrefitte-sur-Seine, explique que dans des villes où 30% des actifs sont employés par la mairie, les candidats ont pris peur.
Quelques minutes plus tard, le président questionne Philippe Blanchard qui a recueilli entre 300 et 400 déclarations bouclant ainsi les listes dans au mons sept villes. Le magistrat lui lit plusieurs témoignages de candidats qui pensaient signer un simple document de soutien entretenant une certaine ambiguïté. Le prévenu lui répond qu'il n'avait pas besoin de cela et qu'il démarchait dans les zones sensibles et que les personnes âgées sont les plus attachées à notre culture et à notre civilisation.
Le procureur a requis de quatre à dix mois de prison avec sursis, et deux à quatre ans d'interdiction d'éligibilité et de droit de vote. Les peines les plus lourdes sont requises contre Philippe Milliau, Franck Timmermans et Philippe Blanchard. Le jugement a été mis en délibéré au 30 juin.
Jérôme Charré