L'AFP ainsi que Le Parisien raconte qu'une Tunisienne de 54 ans, mère de six enfants a été condamnée jeudi par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis à cinq ans d'emprisonnement, dont trois avec sursis, pour avoir brûlé vif son mari et provoqué un incendie causant la mort de son fils cadet, le 7 juin 2000 à Aulnay-sous-Bois. L'avocat général avait requis entre 10 et 12 ans de réclusion contre l'accusée, coupable selon elle d'avoir "organisé un projet criminel ne laissant aucune chance à son mari".
Le soir du drame, profitant du sommeil de son mari, elle avait répandu de l'alcool sur son corps avant de mettre le feu. Les flammes s'étaient ensuite propagées dans l'appartement alors que les six enfants, âgés de 9 à 21 ans, dormaient. Malgré l'intervention des voisins et des pompiers, Slimane, le cadet, avait été grièvement brûlé et était décédé des suites de ses blessures quelques jours plus tard.
A la barre, l'accusée a expliqué qu'elle avait agi ainsi parce que son mari la battait régulièrement et la menaçait avec son fusil, tout en refusant de s'occuper de l'éducation de ses enfants. "J'ai agi ainsi pour protéger mes enfants et qu'ils ne deviennent pas fous comme moi", avait-elle déclaré. Mère de quatre garçons et deux filles, elle avait interdiction d'apprendre le français et de désobéir à son mari qui l'empêchait de sortir de l'appartement.
Après le drame, le deuxième fils du couple, Hocine, connu pour des actes de délinquance et en froid avec son père, avait expliqué à la police que celui-ci s'était immolé "pour se purifier". Dans un premier temps, sa mère avait confirmé ces déclarations avant de passer aux aveux. Les jurés n'ont pas retenu la préméditation, a commenté le parquet pour lequel "un appel est très envisageable".
Jérôme Charré