Photo : wikipedia
Des rats. « Il y a des rats dans le patio » du collège. C’est presque la première chose que nous dit Cécile 1, enseignante au collège Pablo-Neruda, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), et que son collègue Issam confirme aussitôt. (...)
Aulnay-sous-Bois, dont la population a subi encore plus que d’autres la désindustrialisation, ne fait assurément pas partie de ces villes « privilégiées ». Pour gagner le collège Neruda, en ce mardi de fin d’hiver où une pluie froide tombe sans discontinuer, les professeurs en grève doivent sauter par-dessus flaques d’eau et mares de boue.(...)
La moyenne d’âge étonne un peu. Les enseignants sont jeunes : la Seine-Saint-Denis, c’est souvent là où l’on atterrit d’un peu partout, sans expérience, juste après le concours, parce que ceux qui ont assez de « points » pour obtenir leur mutation demandent rarement leur reste. Malgré les primes, non négligeables.(...)
« 70 % de nos élèves entrent en sixième sans maîtriser les acquis de base », témoigne Sandra, prof d’espagnol. « Ici, ils veulent fermer trois classes à la rentrée prochaine, dénonce Issam. On a de moins en moins de moyens, on bourre les classes alors que c’est l’inverse qu’il faudrait faire, comme le montrent les dédoublements en primaire. On a des élèves qui ne maîtrisent pas les codes de l’école, qui sont en difficulté, on a de la violence – qui est une problématique sociale, pas seulement scolaire. C’est ça, notre quotidien. On a besoin de moyens humains d’abord, et matériels aussi, car ici, comme dans de nombreux autres établissements, on a un vrai problème d’état du bâti. »
1; Les prénoms ont été changés
Source : https://www.humanite.fr/