En sport, les filles obtiennent des notes inférieures à celles des garçons, ont tendance à se dévaloriser et à redouter les moqueries… Faut-il pour autant instaurer des cours non mixtes ? Reportage dans un collège d’Aulnay-sous-Bois.
Approchez, on ne perd pas de temps ! » Le corps sec de Philippe Dheu flotte un peu dans le polo à l’effigie de la Semaine olympique et paralympique, dont il est un ambassadeur. En tant que tel, ce professeur d’EPS a organisé un marathon sur le gazon du stade Belval, à Aulnay-sous-Bois. Sous un soleil de plomb, il distribue les dossards, tous flanqués du numéro 261. Le même qui était épinglé à la poitrine de Kathrine Switzer, première femme à avoir bravé l’interdit de participer à cette épreuve longtemps réservée aux hommes, lors du marathon de Boston en 1967. Tout un symbole. (...)
Faut-il les séparer des garçons pour leur permettre de s’épanouir, quitte à entériner une inégalité ? Ou les mélanger au risque que la comparaison ne soit pas à leur avantage ? (...)
Au stade Belval, ce jour-là, Philippe Dheu demande à ses élèves d’estimer le nombre de tours de piste qu’ils se sentent capables de réaliser. À la fin, ils devront avoir parcouru à eux tous 42 kilomètres. Tout le monde coopère, à part une élève qui traîne ses Vans aux lacets défaits. « Monsieur, je peux aller boire de l’eau ? », « Monsieur, j’ai mal à la jambe », « Monsieur, je suis fatiguée »… C’est mal connaître Philippe Dheu que de penser qu’il va capituler : « Mirina, tu es capable, c’est dans la tête ! »
Source : www.telerama.fr
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