Les voyageurs qui atterrissent au principal aéroport parisien auront la possibilité de se rendre jusqu'au centre-ville à bord de trains rapides, confortables et climatisés. La mauvaise nouvelle, c'est qu'ils devront toutefois attendre jusqu'en 2012.
Il y a quelques semaines, le ministre français du Tourisme a dévoilé les plans d'une nouvelle liaison express entre la capitale française et son aéroport, où la plupart des vols internationaux atterrissent.
Mais pour les six prochaines années, les touristes qui veulent éviter les tarifs exorbitants des taxis n'auront d'autre choix que d'emprunter la ligne de RER B — un train de banlieue bondé qui fait des arrêts dans certains secteurs chauds de la couronne nord parisienne.
Les voyageurs qui utilisent la ligne du RER B se sont réjouis du projet, affirmant que le service actuel reliant l'aéroport à Paris n'était pas adapté à leurs besoins.
«Ce n'est pas facile de monter les bagages à bord du train, a dit Charlie Dixit, un résidant de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Si vous avez plus d'un bagage, il est préférable de prendre un taxi.»
Plusieurs voyageurs qui arrivent à l'aéroport se plaignent du manque d'espace pour les bagages dans le RER. Ils déplorent qu'il soit bondé et que le trajet se fasse à travers un paysage plutôt morne.
Certains passagers se plaignent aussi des voyageurs qui montent à l'aéroport et encombrent les accès avec leurs bagages.
Même les résidants des villes de banlieue, que le nouveau train évitera, sont aussi d'avis qu'un train séparé est nécessaire.
«Quand vous arrivez de l'aéroport et que vous voyez ça» — les secteurs industriels qui bordent la voie du RER — «c'est décevant», a dit Thérèse Migan, une consultante qui habite dans le département de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris. «Ces quartiers pauvres qu'on traverse, ce n'est pas ce à quoi on s'attend», a-t-elle ajouté.
Le RER croise une succession d'entrepôts, de HLM et de gare de triage qui détonnent avec les images de cartes postales léchées de Paris. Le tourisme est le premier secteur d'emploi, dans la capitale française, et sa vigueur économique repose sur la préservation de cette image de raffinement — malgré les problèmes sociaux qui ont donné lieu, l'automne dernier, à des émeutes dans certaines banlieues de la ville, où habitent majoritairement des immigrants.
Le Charles-De-Gaulle Express n'est pas ouvertement destiné à éviter ces quartiers. Il vise à faciliter sans heurt la transition entre le service des lignes aériennes, l'aéroport et les infrastructures pour les touristes à Paris. Le nouveau train filera vers Paris sans faire d'arrêts.
Le ministre du Tourisme, Dominique Perben, a déclaré lors d'une conférence de presse, en juillet dernier, qu'il soutenait le CDG Express parce qu'il permettrait de hisser Paris au niveau de capitales européennes comme Stockholm et Londres, qui disposent déjà de nouveaux trains pour leur aéroport.
Lorsqu'il sera complété, le CDG Express devrait réduire à 20 minutes le temps de déplacement entre Paris et l'aéroport — comparé à au moins 35 minutes avec le RER, et parfois beaucoup plus.
Des trains climatisés offrant de l'espace pour les bagages quitteront la Gare de l'Est toutes les 15 minutes en direction de l'aéroport. Les billets devraient coûter de 22 à 27 $, contre 12 $ pour un billet de RER actuellement.
Le gouvernement français a l'intention d'aller en appel d'offres en 2007 pour la construction du train de l'aéroport. L'achat de quatre nouveaux trains, l'agrandissement des infrastructures existantes et la construction de petits tunnels devraient s'élever à environ 900 millions $, a dit le ministre. Il faudra toutefois attendre en 2012 pour la mise en service de la navette.
L'opposition de groupes environnementaux et d'associations de citoyens a causé des délais et obligé le gouvernement à revoir ses plans.
Le RER B bénéficiera d'un investissement d'environ 280 millions $ — une concession aux usagers.
Via CyberPress.
2 Réponses à “AP: Un train express reliera Charles-De-Gaulle au centre de Paris”
Et est ce que apres cette construction les policiers ne vont pas déserté le RER B? Après tout ils ne sont peut etre la que pour protéger les touristes? Non mais sérieusement est ce que cela ne va pas contribuer a baiser la sécurité du RER B? Ils vont peut etre se dire que moins de touristes susceptible de se faire agresser = moins d’agressions= moins besoins de policier?
En effet, le risque de voir les policiers déserter le RER B existe, mais je ne pense que cela arrive.
Néanmoins, ce qui me chagrine dans ce CDG Express est que la différence de traitement entre un passager aérien à qui on doit offrir le confort et une vue agréable (le mythe du beau Paris), alors que les usagers du RER B continueront à emprunter des trains spartiates et inadaptaté à la fréquentation.