« Qu’on s’étonne que je me présente aux Européennes, ça me met la rage ! » Alors qu’il finalise sa liste pour les élections au Parlement européen, en mai, Hadama Traoré, n’a pas envie de « se débarrasser de son étiquette de gars de quartier ». Objectif : porter la voix de « la majorité silencieuse », celle des banlieues, à Bruxelles.
Hadama Traoré entend s’appuyer sur son action entamée il y a deux ans avec le collectif la Révolution est en marche : violences policières, rénovation urbaine, compteurs Linky, accessibilité aux handicapés… « J’ai rencontré une centaine d’élus, visité cinquante villes de France », chiffre-t-il. De quoi lui donner envie de « voir plus haut ».
Premier thème qu’il entend porter : la promotion du vote. « En banlieue, on meurt de ne pas voter (NDLR : 67,3 % d’abstention aux législatives dans le 93), alors que c’est l’acte démocratique qui permet de se faire entendre », analyse-t-il.
Le trentenaire a déjà soixante noms sur sa liste - unique pour toute la France - sur les soixante-dix-neuf obligatoires pour déposer une candidature. Et sur les 45M d’électeurs en France, il lui faut 5 % des suffrages pour avoir des élus au Parlement. « C’est possible », veut-il croire. D’autant qu’il ne s’en cache pas : l’idée est de mettre en lumière son collectif. « Le message est fort : oui, un gars de cité peut être député européen !
Aulnay-sous-Bois ne fait donc plus partie de ses ambitions, lui qui voulait prendre la mairie. il laisse ainsi sa place à d'autres qui pourraient profiter de ce renoncement.