Ce samedi 16 avril, une longue marche silencieuse a réuni près de 200 riverains de l'ancien Comptoir des métaux et matières premières (CMMP), situé au 107 rue de Mitry. L'usine était spécialisée dans le broyage de l'amiante. Elle a été fermée en 1991. Dans Le Parisien du 17 avril, Nicole Voide explique qu'il s'agit de la première manifestation depuis dix ans de mobilisation. Elle ajoute: "Nous avons choisi de sortir de l'ombre pour que les autorités procèdent enfin au désamiantage de ce site toujours pollué". Une cinquantaine de victimes avérées ont déjà été recensés dans les environs.
Les riverains demandent la déconstruction du site qui se situe près de l'école du Bourg voisine. Début février, un violent coup de vent a fait s'envoler une plaque de toit des bâtisses en ruine, ce qui augmente le risque de diffusion dans l'atmosphère de poussière d'amiante, fibre cancérigène longtemps utilisée comme isolant.
Les parents d'élèves et les associations de victimes sont en guerre depuis huit ans contre le CMMP. Ils sont convaincus que les nombreux cas de cancers de la plèvre et d'autres maladies pulmonaires, décélés chez d'anciens ouvriers de l'usine mais aussi chez des riverains, sont le résultat d'années d'empoisonnement par les poussières. Les militants d'associations d'aide aux victimes de l'amiante ont depuis déposé vingt-deux plaintes.
Le démontage minutieux de l'usine est au point mort. Et le déménagement de l'école du Bourg demandé par les parents "n'est pas envisagé" pour le maire Gérard Gaudron [et non Michel comme le nommait Le Parisien]. Il ajoute que "Nous n'avons pas de locaux et, de toute façon, le déplacement relève de l'inspection académique et non de la commune". Face à cette fin de non-recevoir, les parents d'élèves se disent prêts à se battre: "Nos enfants ne doivent pas grossir les rangs des victimes d'hier", insiste Laurent Petit, de l'association des parents d'élèves.
Jérôme Charré