Nous vous en avions parlé en janvier. Un contrôle routier avait viré à l’agression dans la cité des 3000 . Deux des auteurs présumés étaient jugés ce mercredi au tribunal de Bobigny.
Ce mercredi, ils ne sont que deux prévenus à la barre du tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) à répondre de la rébellion. Les cheveux ramassés en une longue queue-de-cheval, Ilyes nie catégoriquement les violences. Au contraire, il objecte que « le policier était en train de l’étouffer en lui enfonçant son genou sur la nuque ». Il ne manque pas de rappeler le récent scandale qui avait terni l’image de la CSI 93. « Avec tout ce qui se passe à la CSI, ces violences policières… J’ai paniqué. J’ai rien contre la police », ajoute-t-il. Cette unité de 150 hommes a fait l’objet de quatre mises en examen pour du racket de dealeurs, des violences et des propos racistes.
Mais dans ce dossier, les policiers sont victimes. Omar, le second prévenu, qui avait pris part à la meute, réfute lui aussi toute violence. « Les policiers mentent. Ils cherchaient une cible, c’était moi », affirme ce trentenaire enrobé.(...)
Mais les séquelles de l’affrontement sont bien réelles. Elles sont physiques mais aussi psychologiques. Sébastien, discret sur le retentissement de l’agression, a pu reprendre le travail mais pas comme motard. Il avoue : « Les menaces de mort m’ont plus marqué que les coups. » Son jeune collègue, qui totalise 90 jours d’ITT, souffre d’un syndrome post-traumatique et il est toujours en arrêt de travail. Il a subi une double greffe osseuse et des tendons. Et devra tirer un trait sur son rêve, celui d’intégrer une unité d’élite. Tous deux disent avoir eu le sentiment « d’une mort imminente ».
Le procureur n’a pas fait de distinction. Il a requis deux ans de prison assortis de 6 mois de sursis probatoire et un mandat de dépôt. L’affaire a été mise en délibéré au 20 octobre prochain.
Source: Le Parisien