A l'église Saint-Jean d'Aulnay-sous-Bois, le vrombissement du marteau-piqueur a remplacé le tintement des cloches. Hormis les fidèles, peu de gens savent que cette chapelle — invisible depuis l'extérieur — est installée depuis 1968 dans le Galion, l'emblématique barre de la ville... Elle sera le seul élément du Galion à survivre à l'ANRU... au prix d'un quotidien rythmé par les travaux.
«J'ai les pieds gelés », souffle une sexagénaire, en écoutant le curé. Et pour cause : « Un beau jour, on est arrivés, ils avaient coupé le chauffage, sans prévenir ! Résultat, il fait froid, souvent aux environs de dix degrés, dans l'église... Même topo pour l'eau courante, coupée début décembre. «Ce sont des habitants qui en amènent des litres à la force des bras, pour qu'on puisse laver le sol, approvisionner les toilettes et tirer la chasse d'eau ».. L'électricité a aussi été coupée, et le raccordement de secours saute régulièrement.
Trois fois par an, une messe multiculturelle est organisée, et des chants religieux dans la langue de chacune des communautés sont lancés. «En lingala, en tamoul, en créole, en français, bien sûr. A cette occasion, chacun apporte des plats typiques de son pays d'origine : c'est la force de cette église, à l'image des « Notre Père » en différentes langues qui sont affichés à l'entrée », reconnaît le père Yves, qui se félicite que 200 personnes affluent chaque dimanche pour la messe, contre une trentaine en semaine.
Extrait d'un article du Parisien
Religion, Rénovation urbaine
22 décembre, 2019 à 12:27 | Posté par Jean-Louis Karkides
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