Un entretien avec Stéphane Troussel, Président du Conseil Départemental
Vendredi 4 décembre, interrogé par les journalistes de Brut, le président de la République a reconnu l’existence de violences et de discriminations dans la police, annonçant la tenue d’un sondage et la mise en place d’une plateforme à partir du mois de janvier.
Cette étude, le Département de la Seine-Saint-Denis l’a déjà menée à l’échelle de son territoire. En juillet dernier, il a en effet publié un baromètre des discriminations avec l’institut de sondage Harris, dont les résultats sont édifiants.
En Seine-Saint-Denis, 9 jeunes sur 10 pensent que des personnes sont discriminées par la police et la justice. 71 % des répondants déclarent que les discriminations sont un sujet qui les inquiète. 56 % disent avoir été victimes d’au moins un type de discrimination au cours des cinq dernières années.
Selon Stéphane Troussel, président de la Seine-Saint-Denis, « Oui, il y a du racisme et des actes discriminatoires dans notre société ». Il explique aussi attendre depuis plusieurs années un plan de lutte contre les discriminations.
Les annonces du Président de la République, concernant la mise en place d’une plateforme de signalement, la généralisation des caméras-piétons, et la formation des gendarmes et des policiers sont une première étape.(...)
En allant plus loin, le président du Département souhaite une réforme de l’IGPN, la « police des polices ». C’est une nécessité à son sens. Il demande aussi la mise en place du récépissé de contrôle d’identité afin de mettre fin au contrôle de faciès.
Stéphane Trousse rappelle que, selon l’étude du Défenseur des droits de 2017, les jeunes hommes «perçus comme noirs ou arabes» ont «une probabilité 20 fois plus élevée que les autres d’être contrôlés ».
Extraits d'un article de actu.fr