Après les auditions des policiers effectuées par les juges en fin d’année, l’heure est aux expertises.
Un médecin expert et un autre, spécialiste du maniement de l’armement, doivent rencontrer successivement victime et policier. Le premier expert est missionné pour se prononcer sur l’ampleur des séquelles dont souffre Théo. Le second sur le maniement de l’arme par le fonctionnaire à l’origine des blessures. L’instruction n’en sera pas pour autant terminée. Des expertises psychiatriques des policiers devraient être diligentées.
Entre-temps, de nouvelles têtes sont arrivées à Aulnay, et tous les commissaires ont été mutés. « Ces mouvements n’ont rien à voir avec Théo », précise une source départementale. Le nouveau commissaire, c’est Olivier Simon, qui succède à Vincent Lafon, parti à Paris. « Des personnalités contrastées », résume un policier. Olivier Simon connaît bien la Seine-Saint-Denis pour y avoir y a fait presque toute sa carrière.
Récemment, trois des quatre policiers mis en examen pour violences aggravées et placés sous contrôle judiciaire dans l’affaire Théo ont été réintégrés par leur administration. Parmi ces trois fonctionnaires, deux d’entre eux ont repris leur service dans la police. L’un a été réintégré en Seine-Saint-Denis, mais pas à Aulnay-sous-Bois, et l’autre a été muté en province après que sa famille a reçu de nombreuses menaces de mort. Le troisième, devant passer en conseil de discipline dans le cadre de l’affaire, a refusé sa réintégration au sein de la police. Il aurait, selon les informations du Parisien changé de métier depuis le drame. Seul l’agent mis en examen pour viol avec arme demeure suspendu. Soupçonné par la justice d’avoir mutilé volontairement Théo avec sa matraque, il doit passer en conseil de discipline prochainement.
De son côté, Bruno Beschizza affirme que la position qu'il avait prise à l'époque des faits et qui lui avait valu des reproches de certains de ses anciens collègues policiers était nécessaire et a permis une tranquillité relative dans les cités aulnaysiennes. Cependant, à la Rose des Vents les relations entre police et citoyens sont toujours aussi détestables.
Source: Le Parisien