Hier soir, malgré la chaleur et l'approche des vacances, la salle Gainville étaient remplie. Une bonne centaine de personnes étaient réunies à l'appel du Collectif des riverains et victimes du CMMP, l'Association des parents d’élèves de l’école du Bourg-II, Addeva 93, Ban Asbestos France et Aulnay Environnement.
Ces associations se battent depuis plusieurs années contre les problèmes sanitaires causés par l'ancienne usine de broyage d'amiante de la rue de Mitry et pour obtenir une déconstruction de celle-ci qui respecte la loi avec un confinement sous une bulle étanche. Cette affaire est sans doute l'un des plus gros scandales sanitaires actuel avec 70 malades et 34 décès recensés.
Gérard Voide, du collectif des riverains et victimes du CMMP, a commencé par une critique très sévère en dénonçant les informations fausses véhiculées par les autorités depuis le début de leur combat. Il a ajouté que les autorités (et surtout la préfecture) se sont même confondues en tricherie en n'informant pas les experts d'informations cruciales afin d'obtenir des conclusions favorables. Il martèle que l'usine, le terrain, le toit, le sous-sol sont saturés d'amiante et que ces réticences ne sont dues qu'à la volonté de faire économiser 900 000€ au pollueur-payeur alors que le simple déménagement de l'école du Bourg-II a déjà coûté de l'ordre du million d'euros. Il estime que parmi les autorités seul le Conseil général leur à apporté un soutient clair. (Cliquez ici pour lire la déclaration d'Hervé Bramy, président du Conseil général)
De nombreux interlocuteurs ont une nouvelle fois réclamé que la loi soit tout simplement appliquée car elle prévoit les conditions de déconstruction propre pour un site tel que celui de l'usine d'Aulnay-sous-Bois.
Frank Cannarozzo, adjoint au maire chargé de la sécurité et de l'environnement, dans une ambiance très tendue, causé par l'enlisement volontaire ou involontaire du dossier provoquant la colère des victimes et des riverains, n'a pas voulu s'engager sur une solution de désamiantage sous bulle, pourtant réclamée par les associations qui demandaient un appui clair de sa part.
La seule solution qu'il à préconisé est la mise en place de mesures lors des travaux. Pour répondre à cela, Alain Bobbio, d'Addeva 93, a ironisé en expliquant qu'il ne se protégeait pas avec un pluviomètre lorsqu'il pleut.
M. Cannarozzo a cependant annoncé quelques bonnes nouvelles comme le fait que la commune va garder un contrôle sur les prochains permis de démolir prévus, qu'elle a engagé un contentieux pour faire payer par le CMMP le déménagement de l'école et que le député-maire va écrire au ministre de l'Ecologie, du développement et de l'aménagement durables, Jean-Louis Borloo, pour demander l'application stricte de la loi. On peut également espérer que le nouveau député pose une question à ce sujet lors des questions au gouvernement.
Une motion a été adoptée à l'unanimité des personnes présentes. De leur côté, Gérard Ségura et Alain Amédro, conseillers municipaux, se sont engagés à la proposer au vote du conseil municipal de la séance de la semaine prochaine.
En fin de réunion, les associations ont fait un appel à la vigilance de la population afin de vérifier que les travaux ne démarrent pas lorsque beaucoup de monde seront parti en vacances.
Jérôme Charré et Hervé Suaudeau