Les 28 grévistes sans-papiers de la société de nettoyage STN sont en grève depuis six mois jour pour jour. Sans revenu durant cette période, les grévistes vivent uniquement de la solidarité des riverains, des dons récoltés et des aides des différentes associations et de la CGT. Outre la nourriture, ils doivent payer leur loyer afin de conserver leur logement mais aussi nécessitent des cartes de transport pour se déplacer (les personnes sans-papiers disent qu'elles ne prennent jamais le risque de frauder dans les transports en commun). Les fins de mois sont souvent ponctuées en urgence de campagnes d'appel à la solidarité afin de boucler un minimum les budgets.
Ces salariés en grève se relaient chaque nuit pour dormir et occuper à plusieurs le site sans discontinuité depuis le début du conflit. Ils ont d'abord occupé le hangar de la société mais depuis le 24 février celle-ci les a obligé a se replier sur le trottoir où ils ont installé un barnum fourni par la mairie.
Ces salariés, donc certains sont présents en France depuis 20 ans, réclament l'obtention de titres de séjour et rentrent désormais dans ce qu'on appelle "les critères de régularisation" depuis que leur employeur s'est engagé le 8 mars dernier à leur a fourni les certificats de travail nécessaire. Malgré cela, les travailleurs disent avoir été prévenus que la préfecture serait en train de préparer une expulsion. Pour rappel, le préfet de Seine-Saint-Denis vient d'être remplacé par l'ancien chef du RAID et il ne semble pas que cette nomination sonne comme une ouverture sur ce dossier.
Hervé Suaudeau