Egalité,démocratie et privilèges
Le site "Le courrier des maires et des élus" vient de faire une enquête intéressante sur le clientélisme dont nous vous offrons quelques extraits mais que vous pouez retrouver en entier en cliquant ici.
Une étude intéressante aussi pour notre ville dont certains médias ont en fait leur une alors que des soupçons de prise illégale d'intérêt ont donné lieu à une enquête. Extraits:
Le clientélisme est probablement l'un des principaux piliers de la corruption, qui gangrène tous les niveaux de décisions, nationaux comme locaux. Mais il importe de distinguer le "clientélisme" traditionnel consistant à satisfaire les droits de la population, des services rendus dans une quête d'électeurs ou exclusivement à des proches du pouvoir municipal, nuance Cesare Mattina. Sociologue au CNRS déjà auteur d'un ouvrage sur le sujet, "Clientélisme urbains", il appelle à manier ce terme "fourre-tout" avec précaution, et vient rétablir quelques faits.(...)
Une véritable demande sociale de biens et de services:
Contrairement à une vision idéaliste de la démocratie et de la représentation politique, les citoyens ne vont solliciter leurs élus que très marginalement pour des questions d’intérêt général. (...)
À leur permanence, personnelle ou institutionnelle, par mail, par courrier, par l’entremise d’un ami ou d’un conseiller municipal ou d’arrondissement, les élus font face à une demande sociale soutenue qui vient à la fois de leurs entourages rapprochés et de cercles plus éloignés de citoyens.
Le métier politique:
Le métier politique est le répertoire des pratiques et des représentations de militants, d’élus, d’intermédiaires agissant dans des arènes politiques et cherchant tout naturellement à gagner des compétitions électorales afin de réaliser les projets d’une idéologie politique et en même temps pour réaliser une carrière.
Or, dans les répertoires du métier politique, il y a certainement toutes les activités liées à la réélection et à la récolte des voix (permanences, visites de quartiers, cartes de vœux, rencontre avec des catégories socioprofessionnelles, rencontres institutionnelles, etc.) qui impliquent aussi un travail de quête d’une clientélisation des électeurs.
Pour illuster ce chapitre, l'article a mis cette vidéo de notre pemière adjointe
Les pratiques de redistribution des ressources aux différents groupes sociaux:
Il faut se rendre à l’évidence d’une idée qui rentre en collision avec un phantasme persistent autour des systèmes de gouvernement représentatif : celle que les élus en responsabilité font (ou doivent faire) l’intérêt général et traitent tous les citoyens et les groupes sociaux sur un pied d’égalité.(...)
Gouverner veut en effet dire construire des ordres sociaux et des hiérarchies entre priorités politiques et entre groupes sociaux (voir le chapitre de Jean Leca, 1996, « La gouvernance de la France sous la Cinquième République. Une perspective de sociologie comparative », dans De la Vᵉ République à l’Europe. Hommage à Jean‑Louis Quermonne.
Donc, forcément redistribuer plus à certains et moins ou pas grande chose à d’autres.
Constater une démocratie représentative inégalitaire :
Même si soumises à stigmatisation et à dénonciation sociale variables dans le temps et constamment remises en question par les processus de rationalisation bureaucratiques et gestionnaires, les relations clientélaires et les autres phénomènes que nous avons distingués font, malgré tout, pleinement partie des pratiques du gouvernement représentatif et des pratiques électorales.