Reportage de MonAulnay.com
Depuis une semaine, plusieurs dizaines de personnes ont investi, en bordure d'Aulnay, un terrain du Triangle de Gonesse. Ce dernier est menacé par une urbanisation qui tente d'avancer désormais sans logique apparente. En effet, malgré les revers judiciaires des bétonneurs, malgré le renoncement au projet EuropaCity, malgré l'effondrement à long terme de l'activité de l'aéroport CDG et l'abandon de la construction Terminal 4, malgré la mobilisation de nombreuses personnalité dont Nicolas Hulot, la Société du Grand Paris veut toujours construire pour la future ligne 17, une gare en plein champs, à 1700m de la première habitation. « Un gâchis d’argent public sans précédent » se désole la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut).
Depuis notre dernière visite, le campement a bien changé et est presque devenu un petit village. Bien que les abris soient quand même faits de bric et broc, les occupants sont bien décidés à s'investir sur le temps long. Les discussions du matin autour des deux brasero du "salon", tournaient autour des solutions techniques pour couvrir d'un toit rigide cet espace d'une trentaine de mètres carrés. En effet les pluies sont annoncées pour demain et pas question de mettre des bâches à cause des rafales de vent prévues. Plus loin, nombre de structures plus ou moins grandes, comme la cuisine, une petite bibliothèque, la salle de bain, les toilettes ou certains dortoirs, sont déjà plus avancés avec un sol isolé du froid et des toits en tôle.
Une petite trentaine de personnes dorment chaque nuit sur place et sont rejoints par plusieurs dizaines d'autres durant la journée. Les nuits sont froides mais les occupants se calfeutrent bien, avec pour seule crainte de devoir braver le froid en pleine nuit pour aller aux toilettes. La cuisine semble un modèle d'organisation, et les occupants sont clairement déterminés à rester le plus longtemps possibles malgré les menaces d'expulsion de Valérie Pécresse.
Les occupants occupent leur journées à organiser la logistique, à améliorer les espaces de vie, et à accueillir les journalistes et visiteurs qui se succèdent. Ils expliquent que tous les citoyens sont les bienvenus pour les rejoindre, leur donner un coup de main ou leur faire une visite amicale. Nombre d'habitants leur fournissent déjà des quantités importantes de nourriture nécessaires à subvenir aux besoins de cette nouvelle communauté.