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Le parti des travailleurs d’Aulnay à la rencontre des ouvriers de MA France

27 avril, 2024 à 10:45 | Posté par

Le Parti des travailleurs (PT), était nommé Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) jusqu'en 2023. Les militants d'Aulnay ont été à la rencontre des ouvriers grévistes sur le site PSA.

Adel délégué FO :

Adel : « La grève a commencé le 16 avec une assemblée générale qui a réunit les 3 équipes, équipes matin, midi et équipes de nuit. Le 8 avril, la direction a rassemblé les 3 équipes et annoncé un dépôt de bilan. Elle a proposé 3 solutions : la première à court terme, échec et donc dépôt de bilan ; la 2e solution à moyen terme, la réussite si on accepte la polyvalence et que les CDI remplacent le travail des 143 intérimaires, cela serait une fermeture retardée. Et la 3e solution à long terme serait de ne garder que 150 salariés avec un nouveau projet qui ne serait plus dans l’automobile.

Q : La direction a proposé une prime de 1 000 puis 3 000 euros ?

Oui, à condition qu’on reprenne tout de suite le travail. Les salariés savent que si on accepte, c’est derrière le dépôt de bilan et on va se retrouver à France Travail.

Q : Comment la grève est-elle organisée ?

Un comité de grève a été constitué, avec 2 représentants pour chacun des 3 syndicats plus 4 salariés élus par les grévistes dans les différentes équipes qui peuvent faire des propositions. Dès qu’il y a une communication de la direction, on réunit le comité de grève, puis on convoque l’AG de tous les salariés.

Q : et pour la suite ?

Le patron nous a proposé une somme, les salariés en exigent une autre. C’est aux salariés de décider. Pour nous, le patron veut la fermeture. On a entendu que c’est Stellantis qui va récupérer ce qui était notre travail. Stellantis qui était notre client devient notre concurrent !

Adel Z , délégué CGT

« Cela fait 20 ans que je travaille ici. En fait, Stellantis veut la fermeture de MA France.

On est déterminé à combattre car ici la moyenne d’âge c’est 50 ans. Beaucoup habitent Aulnay, Villepinte, La Courneuve et les communes à proximité. Après la fermeture de PSA, on ne trouvera pas de travail ailleurs. Par notre grève, on demande la garantie d’emploi ou un reclassement. La direction va demander la fermeture pour le 4 décembre.

On demande une prime supra légale, ils ont proposé 45 000 €. Les salariés ne sont pas d’accord, Stellantis gagne beaucoup d’argent. Stellantis a fait construire une entreprise en Turquie, la même que la nôtre. Nous, on est spécialisé dans les véhicules utilitaires – ferrage et emboutissage- pour Citroën, Peugeot, Toyota. On veut le maintien de l’emploi en France et on s’oppose aux délocalisations. PSA a délocalisé en 2013 vers la République tchèque. Le gouvernement ne s’oppose pas à ces délocalisations.

Ma France était intégrée dans PSA, elle a été séparée du groupe PSA. J’ai commencé à y travailler en 2004. C’est un patron italien qui a racheté MA France.

Q Que peux-tu dire sur la conduite de la grève :

Le dernier mot doit rester aux salariés.

280 familles vont se retrouver dehors plus 120 intérimaires, au total 400 familles touchées.

C’est moi qui ai posé cette question : chaque équipe doit choisir des délégués pour les représenter au comité de grève, avec les syndicats pour mener des actions dans l’unité et dans la transparence.

Quand on monte à la direction, ils n’ont pas du tout aimé ça

La direction cherche la division, au début, ils ont demandé seulement 2 représentants par syndicat. On a dû exiger que tous les salariés montent avec nous.

Ils ont essayé ensuite d’appeler les syndicats un par un…

Pour gagner ce combat, il faut l’unité, pas la division.

Q Tu disais que le gouvernement ne fait rien pour s’opposer aux délocalisations. Est-ce que vous envisagez une démarche vers le Ministère de l’Industrie, pour exiger que le gouvernement Macron intervienne ?

Pour l’instant personne ne nous a contacté. On reçoit de nombreux camarades qui nous apportent leur soutien. Mais le Maire d’Aulnay (B. Beschizza LR – NDR) dort. Après plusieurs demandes, il a fait recevoir une délégation par un adjoint… On n’entend pas le Préfet. L’Inspection du travail a été contactée. Ils sont venus mais n’ont rencontré que la direction. Celle-ci a remis le dossier à un avocat en expliquant que cela fait 6 ans qu’ils sont déficitaires. Elle nous a dit : vous voulez du travail, alors prenez les 3 000 €. Pour nous pas question d’accepter une prime. On veut la garantie du travail. Elle nous a dit de prendre un avocat représentant le CSE ; et Stellantis a aussi son avocat. Cela deviendrait une bataille d’avocats ! Ce n’est plus une négociation. Pour nous, c’est aux salariés de décider.

Une Réponse à “Le parti des travailleurs d’Aulnay à la rencontre des ouvriers de MA France”

Le 3 Nov 2014, Bbz déclara ceci au Bondy Blog

Sur le plan économique, que proposez-vous pour faire venir les entreprises à Aulnay, notamment sur l’ancien site de PSA ?

Sur un terrain aussi important, 180 hectares, il faut de tout, une hybridation. Le site en lui-même a des potentiels, il faut le valoriser. Pour le rendre attractif, je veux qu’il y ait une pépinière d’entreprises, un campus des métiers, le site de remisage, le centre de formation que PSA va finalement laisser et peut-être aussi la présence de Siemens. On va avoir de nouveaux métiers sur ce bassin d’emplois, c’est pourquoi je demande la création de ce campus de métiers avec tout type de filières, de l’apprentissage à l’école de l’excellence avec pourquoi pas une école de la deuxième chance. Je vais être très humble : ce n’est pas Beschizza qui fait qu’il y a Roissy et Le Bourget. En tant que maire, je fais mon boulot de VRP : je parle de ma ville partout où je passe. Je veux attirer les entreprises pour donner du travail aux jeunes, attirer les promoteurs pour leur permettre de trouver un logement.

Que proposez-vous aux 30% de jeunes Aulnaysiens au chômage ?

Déjà un discours de vérité. La mairie n’a pas d’argent. Je leur dis « Faut pas rêver, je ne vous donnerais pas de stage à la mairie pour devenir fonctionnaire ». Je parle vrai, c’est l’un de mes atouts. J’ai toujours tenu ce discours, même pendant la campagne. Je mets tout en œuvre pour faire revenir de l’activité, de la richesse et de l’investissement. Je veux faire venir des entreprises, des métiers avant tout.

https://www.bondyblog.fr/politique/bruno-beschizza-monsieur-parler-vrai/

Autre article interessant dans les Echos juste avant les municipales 2014

Le mythe du maire tout-puissant, capable d’attirer les entreprises, comme Jean-Louis Borloo en son temps avec Toyota à Valenciennes, aurait donc vécu. Avec l’intercommunalité, la plupart des dossiers économiques, qu’il s’agisse de l’aménagement des ZAC ou de la fiscalité des entreprises, ont en effet quitté le giron municipal. Reste le rôle symbolique, très fort, du maire. C’est de lui qu’on attend qu’il aille frapper du poing sur la table contre la fermeture d’un hôpital ou d’une entreprise, et qu’il déroule le tapis rouge pour attirer un investisseur étranger. « Dans certaines villes, les électeurs vont regarder si leurs maires se sont battus comme des lions », assure Jérôme Fourquet.

https://www.lesechos.fr/2014/03/le-dossier-de-lemploi-sest-impose-dans-la-campagne-des-municipales-275192

Moralité : Peut-être que Val Francilia est toujours présent près à sortir d’un tiroir

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