Un plan d’urgence, des moyens pour la Seine Saint Denis ! Retrait des groupes des niveaux et de la réforme Attal du « choc des savoirs !
La grève a été votée dès lundi 26 février par les Assemblées de professeurs et les syndicats Sud, Snes, CGT sur quatre collèges de la ville (Simone Veil, Christine de Pisan, Victor Hugo, Le Parc). Des enseignants de Simone Veil ont fait la tournée des autres collèges depuis mardi pour élargir le
mouvement et se sont rendus à l’Inspection académique de Bobigny (voir la photo dans la TT numéro 429).
Devant le collège Simone Veil ce matin du 1er mars : des banderoles accrochées aux grilles, un piquet d’une quarantaine de personnes présentes : enseignants en grève, parents avec la FCPE, quelques élèves, un élu municipal du PCF.
Nous avons interviewé des enseignants et des parents d’élèves :
Marie, professeur de Français, syndiquée à SUD :
« D’abord, l’’enseignement dans notre département, le plus pauvre de France, a des besoins spécifiques en postes d’enseignants, personnels d’éducation, AESH, rénovation des établissements scolaires et de nouvelles constructions.
Nous avons défini notre cahier de revendications :
- La rénovation immédiate de notre collège, construit il y a 9 ans en partenariat public-privé par Eiffage, et qui connait des malfaçons importantes (infiltrations au 2e étage, fissures). D’une manière plus générale, il faut construire de nouveaux établissements pour ne pas dépasser 20 élèves par classe, etc…
Des postes d’AED pour encadrer les élèves, des assistants d’éducation, un Conseiller principal d’Education, on n’a pas de psychologue scolaire, pas de gestionnaire depuis janvier.
- Dans les salles du RDC, il fait 12° par temps froid. Il faut une isolation thermique.
- - Nous n’avons que deux AESH pour accompagner les élèves handicapés. Il nous en faut beaucoup plus !
Il y a eu 2 Assemblées générales sur la ville depuis lundi, la première regroupant 80 personnes. »
A la question posée : contre le choc des savoirs, pour le retrait des groupes de niveau, contre les suppressions de postes, ne faut-il pas un mouvement national, grève et manifestation, avec les syndicats, Marie répond :
En cette rentrée, il y a un mouvement Seine Saint Denis parce que c’est un département avec des besoins particuliers.
A l’entrée du collège ce vendredi 1er mars
L’objectif, c’est que ce mouvement dans le 93 puisse s’étendre au niveau national quand toutes les vacances scolaires seront terminées. Un collègue disait lundi à l’AG de ville : « Si le 93 doit lancer la machine, allons-y, commençons ! »
Dans l’Education nationale, en général les grèves sont perlées, un jour par ci un jour par là. Le but, c’est d’étendre à toute l’éducation nationale, tous ensemble grève et manifestation nationale.
Nadia, responsable FCPE sur le 93 et parente d’une élève en 6e sur le collège :
Notre département du 93 est stigmatisé. Je le vois avec ma fille en Première au lycée Jean Zay et Parcoursup : il y a une inégalité dans le choix après le Bac par rapport aux autres départements. Cette réforme des groupes de niveau va encore plus creuser la différence avec les autres départements. On nous a expliqué le contenu de cette réforme dans une Assemblée où nous étions 120 parents réunis par les profs du collège. Il y aura une Assemblée générale profs-parents à la Ferme du Vieux Pays mardi prochain à 18 h. Et le 7 mars, les syndicats enseignants appellent à la grève et nous serons, parents des écoles, des lycées et collèges, avec eux dans la manifestation.
Ce collège est récent, mais il y a des fissures, des moisissures sur les murs, aucun ordinateur ne fonctionne… Un logiciel windows 10 qui est trop récent pour nos ordinateurs obsolètes. Et pourtant nous sommes un collège récent ! Allez voir sur les collèges d’Aulnay nord, c’est pire !
Michel (TT) : Ne croyez-vous pas qu’il faudrait un mouvement national, grève et manifestation ? Le gouvernement Macron a présenté un plan d’économie de 10 milliards pour les services publics, et vient d’annoncer 700 millions de coupes supplémentaires ; on sait que des centaines de postes vont être supprimés. Et pendant ce temps-là, 413 milliards du budget militaire pour les 6 prochaines années ont été votés, plus de 100 milliards issus de la spéculation ont été versés aux actionnaires en 2023. L’argent existe !
Nadia : Et le gouvernement focalise sur une question qui n’a pas lieu d’être, sur l’uniforme : ils sont prêts à consacrer des sommes énormes pour cela.
Michel : Il faut aussi ajouter le SNU (Service national universel), auquel ils sont prêts à consacrer de l’argent sans compter pour embrigader les jeunes…
Nadia : oui, seuls les forts s’en sortiront, les faibles et les moyens non et avec comme seule perspective pour eux l’armée. Ou les petits boulots…
Michel : Je voulais enfin vous informer du meeting « Femmes travailleuses » organisé par le PT le 9 mars avec des prises de parole de femmes au chômage, d’AESH, de militantes syndicalistes… Er d’une liste qu’on présente aux élections européennes qui pose cette question : quel gouvernement pour assurer le droit à l’instruction, à la santé, au logement ? Un gouvernement au service du plus grand nombre, les travailleurs. Pour cela il faut construire un parti des travailleurs qui rompe avec la Ve République et l’Union européenne.
Nadia : Oui et ajoutons les AED qui font fonctionner les collèges en nombre très insuffisant. Personnellement moi je serai le 7 mars à la micro-folie de Sevran où on posera ces mêmes questions.
Reportage réalisé par Michel Lefebvre