Le chauffeur du car scolaire doit se rendre à l’évidence. En ce mardi 5 mars, aucun élève ne l’attend pour aller à la piscine comme prévu. « Nous avons prévenu la compagnie routière ce matin, affirme une professeure en venant à sa rencontre. C’est une journée Collège désert ». Rue du Havre, devant le collège Simone Veil d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), règne un calme inhabituel en cet horaire matinal. (...)
« Collège désert », l’expression interroge. « L’opération a été décidée par les parents pour nous soutenir », intervient Ludi Feng, professeur de français. Concrètement, ce sont les élèves qui ne viennent pas en cours. Ce matin, ils ne sont qu’une quarantaine – sur 650 - à avoir franchi le portail. (...)
« Sur le plan médico-social et sur celui de la vie scolaire, nous manquons cruellement de personnel, confirme Raphaëlle Gaudiche , jeune professeure d’éducation musicale. À mon niveau, je mesure la différence avec les établissements bretons dans lesquels j’ai fait mes stages lorsque j’étais étudiante à Rennes. »(...)
« C’est cette réforme qui, dans un second temps, a mis le feu aux poudres », assure Raphaëlle Gaudiche pour expliquer la mobilisation dans son établissement qu’elle et ses collègues chiffrent à 40 %. Comme toujours, cette réforme tombe sans être anticipée, en chasse une autre, épuisant les équipes et déstabilisant les parents qui en ont « ras-le-bol » que leurs enfants en fassent les frais.
Source : lille.maville.com