Saïd Benmouffok, professeur de philosophie à Aulnay-sous-Bois et co-fondateur du mouvement place publique pose cette question au premier aspect surprenante.
Cela pourrait être un sujet du BAC, ce n'est que la réponse à un de ces collègues, Henri Peña-Ruiz, professeur de philosophie qui lors de l'université d'été de la France Insoumise a déclaré "On a le droit d'être athéophobe comme on a le droit d'être islamophobe", extrait paru sur la tribune de Libération:
Henri Peña-Ruiz s’est illustré en affirmant le «droit d’être islamophobe». D’après lui, cette expression signifie un simple rejet de l’islam, donc le libre droit de critiquer cette religion... Il distingue ainsi formellement l’islamophobie du racisme antimusulman. La première serait légitime car adressée à une religion, le second serait condamnable, puisque s’en prenant injustement à des personnes...
Or là où le penseur veut critiquer les idées en protégeant les personnes, la phobie tend justement à confondre les deux. Ainsi, dans le champ politique, quel sens cela aurait-il d’avoir peur du communisme sans redouter les communistes ? Pour ce qui concerne les pratiques sexuelles, a-t-on jamais eu peur de l’homosexualité sans se défier des homosexuels ? En religion, peut-on avoir peur de l’islam sans craindre les musulmans ? Dans la peur de l’autre, les personnes sont confondues avec leurs idées, leurs pratiques ou leurs croyances...
Peña-Ruiz a donc beau jeu de revendiquer le droit d’être phobique. Comment la loi pourrait-elle interdire un sentiment aussi trivial que la peur ? A ce jeu, on pourrait autant se battre pour le droit à l’ignorance ou à la bêtise. Ceci n’est pas une affaire juridique, mais politique et morale. Légitimer la phobie en tant que telle, la ranger d’emblée du côté de la critique de la religion, c’est encourager au dogmatisme et à l’enfermement identitaire. Au sens vague où l’emploie Peña-Ruiz, on a donc parfaitement le droit d’être islamophobe, homophobe, athéophobe, mais pour le bien de tous, on a plus encore le devoir de ne pas l’être.
Merci, Monsieur Benmouffok
5 Réponses à “Un professeur de philo d’Aulnay : » A t’on le droit d’être islamophobe? »”
Cette conclusion fait peur , moi qui suis fachistophe équivalent a anti-fachiste ne devrais pas l’être si je comprend bien et en reprenant la phrase « pour le bien de tous, on a plus encore le devoir de ne pas l’être. »?? Je garde mes conviction mort au fachisme , mort aux fachistes.
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Marc, si je trouve sur le net athéophobe, islamophobe,homophobe pas de trace de fachistophobe… Ceci dit, l’exception ne confirme t’elle pas la règle?
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Le mot existe dans le langage dit de rue , encore un peu afin qu’il rejoint le petit Robert ou Larousse , ceci dit si l’exemple dans le texte parle de communisme , il se doit aussi de parler du fachisme .
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Si on cherche fascistophobe sur le net, on trouve beaucoup de references!
Mais beaucoup moins quand on cherche fachistophobe!!
Les mots ont une histoire et leur orthographe en découle bien souvent.
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@ Gilles b , tout cela réside dans l’utilisation ou non de la poésie du H mais c’et un autre débat .
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