"La tristesse de la fermeture du site de PSA à Aulnay est immense, même si la décision paraissait prise depuis longtemps pour des raisons qui correspondent à une logique d’un système libéral où l’être humain n’a pas la place qui devrait être la sienne. Cela dit, en termes de création de richesse, ce système s’est imposé à cet autre modèle né de la révolution russe dont l’efficacité n’était en rien comparable et son mode de redistribution faussement égalitaire.
Je partage cette idée de Christophe Barbier qu’il faut produire plus et partager mieux.
Le libéralisme doit cesser d’être sauvage et les règles de répartition améliorées.
Sarkozy avait trouvé nécessaire de fixer des règles (restées sans lendemain) qui auraient consisté à ce que les résultats de l’entreprise soient répartis par tiers :
- à l’actionnariat
- à l’investissement
- et aux salariés.
Le principe pouvait être séduisant et rejoignait l’esprit de l’intéressement imaginé par De Gaulle.
En restant mesuré je dirais que les syndicats français n’ont pas la culture de l’entreprise et ne sont pas prêts de façon consensuelle à participer à la vie de l’entreprise dans son volet « produire plus ».
A l’heure de la mondialisation de l’économie, d’une façon frontale, le mot productivité ne doit pas être tabou comme il l’a été récemment lors des 48 heures de conférence sociale.
Changement de majorité ou pas, la crise du secteur automobile français était patente depuis quelques années, atténuée au début du quinquennat précédent par la prime à la casse.
En régime établi, sans ce coup de pouce, la réalité économique réapparaît brutalement dans un marché qui se réduit et où la productivité et donc la compétitivité du secteur est en berne.
Pendant ce temps l’Allemagne, toujours elle, a sa balance commerciale excédentaire grâce à ses grandes marques. De toutes façons, il va être facile de reprocher à Varin et à ses équipes son manque de dynamisme stratégique combiné à une volonté exclusive de protéger ses actionnaires.
Le site d’Aulnay aura depuis longtemps disparu avant que les raisons profondes que je viens d’évoquer soient revues dans un sens où l’HOMME soit remis au cœur de toutes nos préoccupations.
Nous nous en éloignons, à cause d’un mal rampant qu’est la financiarisation de l’économie qui rend le système productif pervers par un égoïsme démoniaque.
Aux Assises de la ville, en novembre dernier, nous avons évoqué tous les risques auxquels nous serions confrontés si l’usine d’Aulnay fermait. Ce qui a pu être évoqué à cette table ronde consacrée à l’industrie et au commerce n’a pas encore fait l’objet d’un rapport dont notre Maire n’a certainement que faire, puisqu’il peut aisément se passer de l’apport des autres, quand ce n’est pas de sa propre majorité municipale. Je doute qu’un jour il puisse penser que dans d’autres esprits que le sien il y ait de la matière à enrichir les décisions qu’il prend au nom de notre Collectivité.
Par ce billet d’humeur, et au risque de radoter (mais j’y suis bien obligé), je lui redis qu’il devient urgentissime de se doter de cette « interco » afin que l’on s’engage rapidement dans la construction de ce territoire de l’Est parisien durement touché par la perte de la plus grande usine locale.
Les enjeux ne sont plus communaux surtout à un moment où le département dissout sa structure dévolue à l’économie.
Je me prends à rêver que les bonnes volontés soient réunies ce qui aurait pour effet d’éviter une sclérose intellectuelle et clanique du P.S. dont l’antidote est assurément l’écoute et le respect des oppositions et contre-pouvoirs.
Je reste disponible."
Source : Communiqué d'Alain Boulanger, conseiller municipal indépendant