Vous trouverez ci-dessous un article du Parisien publié hier, racontant la solidarité entre voisins, notamment à Aulnay-sous-Bois. De petits gestes simples mais qui aident profondément des familles touchées par la maladie ou le handicap :
"Au beau milieu du salon d’un joli pavillon d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Evelyne, 76 ans, dort sur son fauteuil médicalisé. Depuis seize ans, cette ancienne maroquinière est atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Elle ne marche plus, elle ne bouge plus, elle ne parle plus, c’est comme un bébé. Deux fois par jour, elle reçoit la visite des soins infirmiers de la commune », explique Claude, son mari extrêmement dévoué.
Hier matin, quand ce sympathique moustachu de 77 ans s’est absenté pour aller remplir son cabas au marché, c’est sa voisine, Raymonde, 80 ans, qui a veillé sur son épouse deux heures durant. Le retraité, ex-employé dans le BTP, est extrêmement reconnaissant. « Il y a une grande solidarité de voisinage », remercie-t-il.
1001 gestes simples à faire au quotidien
Dans l’Hexagone, des dizaines de milliers de bonnes volontés à l’instar de Raymonde rendent déjà service à leur voisin malade. Mais pour qu’il y en ait encore plus, l’association Voisins solidaires et l’Espace éthique de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), lieu d’échanges et de propositions, lancent ce matin l’opération baptisée Un voisin malade, et si on s’organisait pour l’aider. Une affiche à poser dans les halls des immeubles et un guide de conseils à destination du grand public, téléchargeables sur un site Internet, ont été ainsi élaborés. La date de présentation de l’initiative n’a pas été choisie au hasard. C’est en effet aujourd’hui que l’on célèbre les 10 ans de la loi Kouchner sur les droits des malades, visant à prendre davantage en compte les attentes et les besoins des patients, notamment en leur permettant l’accès à leur dossier médical.
Pour porter assistance à l’un des 15 millions de voisins dans notre pays souffrant d’une maladie chronique, il existe 1001 gestes simples au quotidien. On peut, par exemple, l’accompagner chez le médecin, nourrir son chat ou arroser ses plantes quand il est hospitalisé, aller chercher ses médicaments à la pharmacie, lui passer un coup de fil pour prendre de ses nouvelles ou lui proposer une partie de Scrabble.
Pour Claude, Raymonde est « une précieuse oreille ». « En plus d’être une sécurité pour ma femme et de pouvoir me permettre de faire mes courses l’esprit tranquille, c’est un soutien moral très important », encense-t-il. « L’humour, c’est ma porte de sortie. Et Raymonde, elle a du répondant », sourit celui qui manie avec talent l’ironie. « Avec lui, les femmes en prennent pour leurs grades. Alors oui, je ne me laisse pas faire. Tiens, ce matin, il a dit qu’il était au marché, le pépère. Il n’est pas plutôt allé boire un coup avec les copains? » s’interroge, hilare, sa voisine depuis… cinquante-sept ans!"
Source et image : Le Parisien du 5 mars 2012.