Actualité, Communication, Economie, Emploi, Social

Témoignage de Marc Darsy, Secrétaire Général de l’Union Locale CGT d’Aulnay-sous-Bois

4 janvier, 2012 à 20:45 | Posté par

Dans un précédent article, la rédaction de monaulnay.com vous faisait part d'une manifestation devant la mairie d'Aulnay-sous-Bois. Marc DARSY, Secrétaire Général de l’Union Locale CGT d’Aulnay-sous-Bois, nous livre son témoignage sur cette manifestation. On y apprend que 70 à 80 femmes de ménage des bâtiments publics d’Aulnay-sous-Bois auraient manifesté.

Ci-dessous, le témoignage :

"Mardi 3 janvier à 9h, 70 à 80 femmes de ménage des bâtiments publics d’Aulnay-sous-Bois ont envahi la mairie aux cris de « Mairie, TFN, qui s’assemble se ressemble » pour dénoncer leurs conditions de travail depuis que TFN a obtenu le marché public du nettoyage des bâtiments communaux, crèches, écoles…

En effet, depuis novembre 2011 le marché a changé de prestataire, passant des mains d’ANER à celles de TFN. Et cette société, qui d’après la mairie a eu le marché parce qu’elle répond mieux aux critères recherchés, notamment sur le plan social, vient de tenter d’imposer des mutations aux femmes qui nettoient nos écoles depuis des années. Et quelles mutations : Nanterre, Jouy le Moutier (95), Sarcelles,… avec des journées à coupure propres au ménage (quelques heures le matin et quelques heures le soir). Une véritable déclaration de guerre.

Devant la colère suscitée et massivement exprimée, les femmes de ménage ont toutes été reçues par le maire, moins d’une heure plus tard dans la salle du conseil municipal.

La première revendication des femmes portait sur ces mutations et le maire a dit qu’il avait écrit à TFN demandant leur gel.

Puis les femmes ont mis sur la table la réalité de leurs conditions de travail, principalement la fin du ménage dans les écoles le samedi, et la cadence qui leur est demandée.

L’objectif avancé par les responsables de TFN est de faire nettoyer une surface de 600m2 à l’heure par chacune. Le maire a reconnu que c’était inhumain.

Devant les pressions exercées par TFN, plusieurs femmes ont dit avoir pensé au suicide.

Le maire a également reconnu qu’il ne savait pas quel était le nombre d’heures de ménage effectuées par chacune des femmes dans les locaux qu’elles nettoient, et demandé aux femmes d’écrire sur quels lieux de travail et en combien d’heures elles effectuent leur prestation.

La question lui a donc été posée : « Comment pouvez-vous établir un cahier des charges sans connaître le nombre d’heures nécessaires au nettoyage des classes, escaliers, etc...? »

La mairie semble ne connaître que le volume d’heures global. Et c’est bien le nœud du problème car le marché a-t’il seulement changé de prestataire, ou a-t’il changé tout court ?

Là-dessus, bien que j’aie personnellement demandé oralement lors de précédentes réunions avec mairie, représentants de TFN et salariées, puis par écrit à la mairie les différents cahiers des charges, je n’ai pas encore eu de réponse.

Le maire s’est engagé à vérifier si TFN respecte les conditions du marché, n’excluant pas de le leur enlever, ou pour reprendre l’expression des femmes : « qu’ils dégagent ».

D’autres problèmes ont été posés par les femmes comme le travail sans contrat pour les centres de loisirs, les vacances scolaires non payées, et d’autres heures non payées qui mettent ces salariées dans des situations délicates vis-à-vis de leurs bailleurs entre autres. Plusieurs ont témoigné sur les fêtes de Noël désastreuses qu’elles ont passé sans salaire. Le maire s’est engagé à intervenir auprès des bailleurs afin que les femmes n’aient pas à payer pour les manquements de TFN.

Il est également envisagé d’aller faire une visite chez cet employeur peu scrupuleux, à Poissy, et le maire semble répondre favorablement à la demande de mise à disposition de cars pour s’y rendre.

Les femmes ont le sentiment d’avoir été entendues et restent vigilantes sur la suite. Elles se sont donné rendez-vous à l’Union Locale CGT pour continuer à s’organiser."

Cet événement a également été reporté sur le site de Lutte Ouvrière.

Les commentaires sont fermés.