Dans un article publié 11 août 2010, "l'Express.fr" comparait les projets de transport du "Grand Paris" et de l'"Arc Express".
Double Boucle, ou Arc Express? Du 1er octobre 2010 au 1er février 2011, la Commission nationale du débat public devrait organiser des débats autour des deux projets concurrents de métro automatique.
Le projet de "Double Boucle" de la Société du Grand Paris (SGP), et celui d'Arc Express, porté par la Région et le Syndicat des Transports d'Île-de-France (STIF) sont très différents, tant dans leur tracé que dans leurs objectifs.
Des logiques différentes
Arc Express est une rocade de métro en proche couronne centrée sur le coeur d'agglomération. Elle permet une desserte fine et un bon maillage avec le réseau actuel. Son objectif: "désaturer Paris, améliorer le report modal en proche couronne (réduction de la part de la voiture, ndlr) et l'accessibilité de la grande couronne", résume-t-on au STIF.
A l'inverse du réseau Paris-petite couronne, la part des transports collectifs pour les relations banlieue-banlieue est nettement plus faible. Un constat à conjuguer avec une hypothèse de "croissance globale des populations et des emplois de 6 à 8% en Île-de-France d'ici à 2020" et "une croissance de l'ordre de 7% des déplacements".
Comme l'avait annoncé Christian Blanc, la double boucle pourrait, quant à elle, permettre à Paris de "retisser le lien avec sa banlieue". Grâce ses trois lignes prévues, elle doit relier neuf pôles stratégiques d'Île-de-France (Roissy, Le Bourget, Marne-la-Vallée, Villejuif, Orly, Massy, Saclay, La Défense, Saint-Denis-Pleyel), et favoriser la création d'un million d'emplois d'ici 2030.
D'après le STIF, ces deux projets répondent ainsi à des logiques bien différentes. Pour Arc Express, il s'agit de faire face "à des besoins immédiats et de moyen terme", souligne le Stif. Le projet du Grand Paris, quant à lui, serait plus axée sur "des besoins futurs".
La "double boucle" plus chère que l'Arc Express
Certes plus ambitieuse, la double boucle est aussi quatre fois chère que l'Arc Express. Selon les dossiers remis à la commission nationale du débat public, son coût est estimé entre 21,4 et 23,5 milliards d'euros, contre 4,8 à 5,4 milliards pour les deux premiers arcs d'Arc Express.
Quant à l'épineuse question du financement, la SGP prévoit une dotation initiale en capital de quatre milliards d'euros... qui ne figure pas pour le moment dans le projet de loi de finances pour 2011. A cela, s'ajouteront des emprunts d'une quarantaine d'années, qui devraient être remboursés par des recettes de valorisation foncière mais aussi fiscales et commerciales et une redevance payée par le futur exploitant du réseau.
Pour Arc Express, la région et quatre départements (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne) se sont engagés à hauteur de 540 et 360 millions respectivement, et 3,5 milliards ont été inscrits au plan de mobilisation régional pour les transports.
La dépression économique ayant succédé à la crise financière, les prévisions de hausse du trafic aérien ont été sérieusement revues à la baisse, mettant à mal la rentabilité économique du CDG Express. Le groupe Vinci, "premier groupe mondial de concessions et de construction" négocierait toujours avec l'Etat alors que, comme évoqué ici, la conclusion du contrat était initialement prévue début 2009. La superposition des projets de transports public soulignée par MonAulnay.com ici -dernier paragraphe-, et la fragilité financière du CDG Express ont heureusement été prises en compte par les parlementaires qui ont tenté de limiter les subventions publiques au CDG Express et orienté les projets Arc Express et Grand Paris vers des compromis financiers et techniques en fusionnant leurs débats publics.
Jean-Marc Engelvin
[Maj: La Gazette.fr, site recommandable des communes, des départements et des régions, présente un dossier intitulé "Deux projets de transport, deux conceptions de l'aménagement" sur l'"Arc Express" et la "Double Boucle" du "Grand Paris"]