Environ 70 personnes étaient rassemblées en ce vendredi 27 novembre, pour assister à la réunion publique du conseil de quartier Tour Eiffel-Balagny-La Plaine, l'occasion pour les délégués de ce quartier d'exposer leurs travaux. Sylvie Billard, co-présidente, a présenté de manière très structurée à la fois les méthodes de travail et les dossiers en cours.
- Quelques principes.
Selon la co-présidente, le conseil de quartier c'est un état d'esprit. Les délégués revendiquent une neutralité par rapport aux partis politiques. Ils travaillent pour la population afin d'être force de proposition et d'obtenir des résultats, tout cela en maintenant la cordialité entre les délégués et les élus. La méthodologie du conseil est la suivante : partir du constat des habitants, exprimer les changements souhaités et proposer des solutions aux services municipaux concernés. Les différents thèmes abordés font l'objet d'un document récapitulatif qui retrace l'état d'avancée des projets. Pour information, 20 délégués sont inscrits dans ce quartier. Un manque de délégués du quartier Balagny a été déploré.
- Les projets en cours.
Les principaux dossiers en cours dans le quartier sont la place du piéton et la prise en charge extrascolaire.
Le thème de la place du piéton tend à trouver des solutions pour lutter contre l'insécurité routière, due à une vitesse excessive, et pour rendre les trottoirs aux piétons qui font parfois face à des stationnements sauvages. Quelques rues du quartier ont été citées en exemple pour illustrer cette problématique : Brunetière, Francis Creno, Pascal Lecointre, du Petit Noyer, du Tilleu, de Cannes, sans oublier l'avenue Gambetta, le boulevard Lefevre et la rue Marcel Sembat. La priorité des délégués de quartier sur cette question est de sécuriser la rue Marcel Sembat, en agissant contre le stationnement gênant et ainsi rendre les trottoirs praticables. Le réaménagement complet de cette rue devrait être inscrit au budget 2010 de la Municipalité.
D'une manière générale, les riverains ont pointé du doigt un manquement récurrent de la Police Municipale à verbaliser les contrevenants, et donc à ne pas inciter les automobilistes indélicats à revoir leur comportement. Le maire, Gérard Ségura, s'est engagé à rappeler à la police locale d'accentuer ses actions d'intervention tout en demandant aux délégués de réfléchir à une campagne de sensibilisation des habitants du quartier à ce problème. L'autre point majeur relatif aux piétons est une difficulté chronique à se déplacer en bus, soit parce que les temps d'attente sont trop longs, soit parce qu'il est compliqué de se rendre d'un point à un autre de la ville compte tenu de la configuration des parcours actuels des bus. Par exemple, les habitants du quartier ont déploré des difficultés pour aller à la gare, au marché, à la clinique ou même pour aller faire ses courses à paris nord 2, notamment pour les personnes âgées sans voiture. Certaines lignes ont été citées en exemple par les riverains : 1, 607, 609.
Une habitante du quartier Balagny a expliqué qu'elle avait l'impression que ce secteur était coupé de tout. Bruno Defait, adjoint délégué aux transports a précisé qu'un plan de rationalisation était en cours de réflexion pour améliorer les dessertes. Pour Balagny, il a mentionné le bus 610 qui circule depuis le 1er avril jusqu'à minuit et à partir de 5h du matin. Quant aux fréquences, il a rappelé que certes il fallait que les bus circulent, mais il fallait les remplir pour des raisons d'équilibre financier. La prise en charge extrascolaire devait être évoquée dans un second temps, mais c'était sans compter une intervention de Gérard Lecareux.
Lui-même délégué de quartier, Monsieur Lecareux a voulu soulever l'ambigüité entre le travail effectué en conseil de quartier et cette réunion publique de quartier en présence du maire. De son point de vue, la réunion de ce soir là était une réunion d'information municipale pendant laquelle l'exécutif en place voulait s'approprier les résultats du conseil de quartier. Il a rappelé les limites de la démocratie participative, étayant son propos en citant les projets immobiliers en cours à la cité Arc en ciel, à Balagny ou rue Riquet pour lesquels la population n'a pas été réellement consultée, selon lui.
Monsieur Ségura a tenu à rappeler la différence entre les élus, en place à la suite d'un vote des citoyens et qui disposent d'une légitimité du peuple pour prendre des décisions du fait de leur mandat, et les délégués de quartier qui ont une démarche citoyenne partant d'un principe de consultation et de participation, mais qui n'ont pas de mandat public. De son point de vue, le maire considère qu'il n'y a pas de dichotomie entre la première partie de la réunion qui permet de présenter les travaux du conseil de quartier et la seconde partie animée par les élus sur des sujets plus généraux, les deux faisant partie d'une même démarche d'information et de discussion. Après un an et demi de fonctionnement, il lui a semblé qu'il était temps de redonner une nouvelle impulsion aux conseils de quartier, et la réunion publique s'inscrit dans cette logique.
Monsieur Lecareux conclura en précisant que ce qui était important c'était d'exposer ce que les délégués avaient fait sans que le maire intervienne sans arrêt. "Je n'ai pas besoin de vous entendre tout le temps" a-t-il dit.
A suivre : la seconde partie consacrée à la prise en charge extrascolaire et aux questions d'urbanisme dans le quartier.
Stéphane Fleury