Dernière partie du compte-rendu du Conseil Municipal, décidément très riche en ce 11 Juin 2009 (lire la première partie ici, et la seconde là).
Deux autres vœux seront également présentés au vote.
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Le redécoupage électoral pour les législatives.
Pour tenir compte de l'évolution démographique de la population, il est envisagé de supprimer l'un des treize sièges de député en Seine-Saint-Denis. Une majorité d'élus, quelle-que-soit leur appartenance politique voit d'un mauvais œil cette suppression qui réduirait la représentativité du département au niveau national. Par ailleurs, dans l'état actuel des choses, il est prévu de partager la ville en deux pour la rattacher à d'autres cités voisines ce qui serait un fait sans précédent pour une élection législative. Si ce vœu sera voté, sans surprise, il est à noter que le groupe des Verts estime que ce redécoupage aurait dû être l'occasion d'une vraie réflexion sur la manière dont le paysage politique français est représenté au sein de l'Assemblée Nationale. Il dénonce notamment les seulement 14% de présence féminine au sein de l'hémicycle parlementaire ainsi que l'absence d'une réelle diversité. Il réclame de fait une dose de proportionnelle à cette élection.
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Le gel de l'augmentation des loyers des locataires de l'OPH au 1er Juillet.
Cette proposition émanant de l'UMP s'inscrit dans un contexte de crise mondiale, et exprime la volonté de ne pas augmenter, à titre exceptionnel, compte-tenu du climat économique tendu, les loyers des locataires de l'OPH au 1er Juillet de cette année. Cette éventuelle mesure a le don de faire l'unanimité contre elle, les différents groupes politiques qui composent la majorité municipale actuelle faisant front commun pour l'occasion. Selon eux, une telle orientation serait de nature à mettre en péril le financement futur d'autres opérations immobilières sur la ville par l'OPH. Par ailleurs, l'augmentation envisagée de 2% pour un loyer et de 2,5% pour un box sur une base locative parmi les plus basses du département est considérée comme un effort nécessaire et raisonnable. La majorité municipale en profitera pour attaquer la majorité présidentielle coupable, selon elle, d'avoir favorisé les plus riches en instaurant le bouclier fiscal de 15 milliards d'euros et de ne pas avoir augmenté le budget du logement social, donnant un parfum national à ce conseil municipal.
Pour être totalement exhaustif sur la question des logements sociaux, il n'est pas inutile de mentionner le sort de la cité Saint-Anne, située à cheval sur les communes de Pavillons-Sous-Bois et d'Aulnay-sous-Bois. Cette résidence regroupe 97 logements sociaux, 44 à Aulnay et 53 à Pavillons. Face à la dégradation du bâti et aux problèmes de pollution des sols, la ville de Pavillons-Sous-Bois s'est engagée dans l'élaboration d'un projet de rénovation urbaine. Compte tenu de la nature des polluants renfermés dans le sol, la seule alternative pour dépolluer efficacement le site est de démolir les 97 logements. Deux possibilités s'offraient alors à la ville d'Aulnay-sous-Bois : soit assurer le relogement des 44 familles aulnaysiennes sur son propre territoire, soit participer financièrement et laisser la ville de Pavillons-Sous-Bois reloger la totalité des habitants de la cité Saint-Anne.
C'est cette seconde option qui a été mise en délibération ce soir là au Conseil Municipal. Pavillons-Sous-Bois reloge l'ensemble des habitants de cette cité et Aulnay-sous-Bois participe financièrement au plan de rénovation à hauteur de 700000 Euros. Le débat s'est porté autour de la question d'abandon d'une partie de la population aulnaysienne. Faut-il payer 700000 Euros et laisser à la charge de Pavillons-Sous-Bois le relogement des 44 familles d'Aulnaysiens ou faut-il reloger cette population dans notre ville et négocier une baisse de la participation financière. Monsieur Ségura avouera pencher pour la seconde proposition. La délibération sera néanmoins votée en l'état.
Pour terminer sur une note culturelle, signalons enfin, une initiative intéressante, à savoir la mise en place d'une convention de partenariat entre "Le Cap", l'équipement culturel dédié aux musiques actuelles et à toutes les musiques du monde, et l'association des centres sociaux d'Aulnay-sous-Bois (ACSA). L'objectif est de créer deux ateliers de pratique artistique pour favoriser l'éveil musical et le chant en mouvement d'une quinzaine d'enfants. Ce projet, en faveur de la culture sans frontière a l'ambition de résorber la césure territoriale existante entre le Nord et le Sud d'Aulnay-sous-Bois, dont il serait vain de nier l'existence. Cette délibération est votée à l'unanimité.
Stéphane Fleury.