Au cours de ce Conseil Municipal, trois vœux seront présentés. Le premier le sera par Alain Amédro qui devra, une fois de plus, faire face au désaccord d'une partie des élus de la majorité municipale.
Seconde Partie : l'Agriculture biologique, champ de toutes les divisions.
Monsieur Amédro entame cette série de trois voeux en militant pour la préservation de l'agriculture biologique en Île-de-France. L'agriculture bio ne représente que 0,8% des terres cultivées en Île-de-France et 2% au niveau national, pourcentages dérisoires s'il en est. Pour faire évoluer cette situation, il voudrait saisir l'opportunité du terrain situé à Flins-Les Mureaux, où un projet de nouveau circuit de F1 est aussi discuté, pour dédier 140 hectares à ce type d'agriculture, ce qui serait l'occasion d'associer développement économique et écologique. On fait remarquer du côté des Verts, qu'en ces périodes de questionnement sur l'alimentation et la santé, ce terrain est une réelle chance à saisir. On ajoute également que la construction d'un circuit de Formule 1 en France n'est peut-être pas la priorité des priorités.
Le PC, par la voix de Xavier Toulgoat, ne partage pas cet avis sur la question et remet en cause le bio, notamment à cause de son prix et donc de son inaccessibilité à certaines catégories de la population. Monsieur Toulgoat ajoute que Monsieur Amédro a présenté le projet envisagé de manière incompléte. En effet, au délà du circuit de F1 lui-même, c'est la mise en place d'un véritable Eco-Pôle qui est pressentie avec une université, un centre de formation ainsi qu'un bureau d'études recherche et développement. En choisissant cette option, 50000 emplois directs et 100000 emplois indirects seraient créés. De plus, indique l'élu communiste, ce pôle économique d'excellence permettrait le développement de la voiture propre de demain et garantirait sans doute de maintenir Renault à Flins en limitant les risques de délocalisation. Pour le Parti Socialiste, Philippe Gente considère que, dans le contexte économique actuel, la création de 50000 emplois est une perspective qu'il ne faut pas négliger. Il rappelle d'ailleurs l'importance de l'industrie automobile pour la ville d'Aulnay-sous-Bois. Il déclare enfin qu'il ne serait pas contre le fait que le projet de circuit se fasse finalement à Gonesse ou à Sarcelles.
Un débat plutôt approfondi s'engage alors sur la question. Il oppose d'un côté le pan purement économique du projet : le nombre d'emplois créés, la renommée de la Formule 1 qui draine entre 600 et 800 millions de téléspectateurs et les retombées que cela pourrait générer. La dynamique du Stade de France est d'ailleurs citée en exemple pour la Seine-Saint-Denis. De l'autre côté, les écologistes, eux, voient l'occasion de manifester un autre choix de société basé sur l'association entre développement économique et développement durable. Ils émettent également des craintes pour la nappe phréatique, en soulignant que le terrain de Flins-Les Mureaux est situé dans une zone de captage assurant l'alimentation en eau potable d'environ 400000 franciliens. Monsieur Ségura expliquera qu'avec les techniques de cuvelage, on peut sans doute protéger la nappe phréatique mais admettra une certaine indécision à choisir entre les deux projets.
Cet équilibre difficile à trouver entre les nécessités de l'économie et l'écologie est illustré également par l'exemple de l'aéroport de Roissy. Faut-il de nouvelles pistes ou pas ? Faut-il refuser le développement de l'aéroport ce qui peut avoir un impact économique, ou bien augmenter le trafic, ce qui pourrait générer des nuissances supplémentaires en termes de bruit et de pollution ? On le voit clairement lors de ce débat, on touche quelque chose de fondamental quant à la manière d'envisager le futur économique et/ou écologique de notre civilisation.
L'UMP s'est, quant à elle, montrée assez indécise sur le sujet. Si Frank Cannarozzo avoue une certaine sensibilité pour le projet défendu par Alain Amédro, il déplore sa présentation partielle et partiale. Au final, il admet éprouver une certaine incertitude sur la question. S'il finira par voter pour, il faut noter que le groupe UMP a voté séparé, illustrant à la fois la grande division régnant sur cette question et le fait que les lignes politiques bougent en fonction des sujets abordés. Le voeu sera finalement adopté et entérine la volonté du Conseil Municipal d'Aulnay-sous-Bois de voir le Conseil Général des Yvelines renoncer au projet d'un circuit automobile.
Demain, dernière partie, sur les autres thèmes abordés.
Stéphane Fleury