Lors de la séance du conseil général de mardi après-midi, la deuxième décision modificative du budget 2005 (ou DM2 dans le jargon) qui permet d'ajuster budget prévu et réel et qui généralement est expédié en quelques minutes a cristallisé les tensions et divisions au sein de la majorité PCF-PS-Verts au Conseil général.
Ainsi, ce mardi, la DM2 a suscité deux heures de débats qui ont montré les fissures au sein de la majorité. S'ils sont d'accord sur la critique du gouvernement UMP, qui n'a toujours pas versé les 25 millions d'euros promis pour compenser la hausse des dépenses RMI de 2004, les alliés divergent sur la façon d'agir.
"Il faut continuer à se battre, avec la population, contre le gouvernement", soutient Pierre Laporte (PCF). "La mobilisation, ça marche. D'autres conseils généraux nous rejoignent, je ne me sens plus seul", insiste le président (PCF) Hervé Bramy. "On ne peut pas se contenter de hurler aux oreilles du gouvernement", rétorque Corinne Valls (app. Verts). Dans un constat particulièrement sévère, la présidente de la 1ère commission s'inquiète: "Le poids du transfert des charges de l'Etat n'explique pas tout. Si l'on continue ainsi, on se dirige vers une impasse. En 2008, ce sera une crise financière grave. Vous êtes en train d'écrire un triste scénario", lance-t-elle aux communistes.
Son collègue (PS) Michel Fourcade va dans le même sens : "Il faut revoir secteur par secteur nos champs d'intervention pour trouver des économies à faire", déclare-t-il. Il souhaite infléchir la politique départementale: "Nous devrions intervenir dans les dossiers Anru (rénovation urbaine) et dans l'habitat. Cela veut dire dépenser moins dans d'autres domaines." Comme en mars dernier, au moment du vote du budget, le PS s'abstient et la droite vote contre. Seules 15 voix sur 40 adoptent la mesure.
D'où l'ironie de l'opposition: "Il n'y a plus de majorité dans ce département !" attaque l'UMP Michel Teulet. "Vous n'êtes pas d'accord sur la politique à mener mais vous la faites ensemble, poursuit l'UDF Vincent Capo-Canellas. Il y a une forme d'hypocrisie. On a le sentiment que vous avancez sans vision d'ensemble, sans vision d'avenir." Hier, Hervé Bramy a tenté de remettre de l'ordre: "La division de la gauche est néfaste pour notre combat contre la droite, néfaste pour la Seine-Saint-Denis et surtout néfaste pour les Séquano-dionysiens", note-t-il dans un communiqué.
Jérôme Charré
Une Réponse à “Divisions au sein du Conseil général”
Ces divisions promettent pour l’avenir, on dépasse ici le débat d’idées.