"La gauche n’a jamais été aussi bien placée aux élections législatives en Seine-Saint-Denis depuis… 1988. A l’issue du 1er tour, dimanche, marqué par une abstention record (moins d’un électeur sur deux a voté), elle a terminé en tête dans 11 circonscriptions sur 12. Mieux, dans 6 circonscriptions (1re, 2e, 4e, 6e, 7e et 11e), les candidats Front de gauche, socialistes ou EELV sont les seuls qualifiés pour le second tour, la droite classique terminant à la troisième ou quatrième place et n’atteignant pas les 12,5% des inscrits.
Lors du scrutin qui avait suivi la réélection de François Mitterrand, il y a vingt-quatre ans, c’était presque la même situation, avec 7 circonscriptions (sur 13 à l’époque) où les deux premiers étaient de gauche. Ce qui change, c’est le poids du PS; il devance maintenant largement les communistes-Front de gauche. Il a recueilli dimanche plus du double des voix du Front de gauche et il est en passe de s’emparer de deux de leurs sièges.
Dimanche, les électeurs ne seront confrontés à des duels classiques gauche-droite que dans cinq circonscriptions : la 3e (Noisy-le-Grand, Neuilly-sur-Marne, Neuilly-Plaisance, Gournay), la 5e (Drancy, Bobigny, Le Bourget), la 8e (Rosny, Villemomble, Gagny), la 10e (Aulnay, Pavillons, Bondy-Sud-Est) et la 12e (Livry, Clichy, Montfermeil, Le Raincy, Coubron, Vaujours). Dans la 9e (Les Lilas, Noisy-le-Sec, Romainville, Le Pré, Bondy-Nord-Ouest), le socialiste Claude Bartolone affrontera une candidate Front national.
Le 93 avait déjà connu cela en 2002 et surtout en 1997 : cette année-là, la droite traditionnelle avait été laminée, le FN s’était retrouvé face à la gauche dans 8 duels et avait été présent dans 3 triangulaires. Désormais, le parti d’extrême droite est ici à un niveau inférieur à sa moyenne nationale. Il a tout de même recueilli 11,80% des voix dimanche sur l’ensemble des circonscriptions et il pèsera au second tour. Le sort des sortants UMP dans la 8e (Patrice Calméjane) et la 12e (Eric Raoult) dépendra en grande partie de ces reports de voix."
Source : Le Parisien du 12 juin 2012