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Ligne 17 Nord du Grand Paris Express, des prévisions de fréquentation obsolètes, des coûts qui explosent, où est l’utilité publique ?

10 décembre, 2021 à 9:06 | Posté par

Alors qu’Île-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité régionale chargée des transports, se penche ce jeudi 9 décembre sur l’avenir de la ligne 17 du Grand Paris Express - dont le tronçon nord prévoit de relier l’aéroport du Bourget au village du Mesnil-Amelot (moins de 1100 habitants), en passant par les terres agricoles de Gonesse et l’aéroport de Roissy-Charles De Gaulle - le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) alerte sur le recours à des données chiffrées dépassées, qui ne permettent plus de justifier l’utilité publique d’une infrastructure dont les coûts continuent de déraper.

En octobre 2015 déjà, Île-de-France Mobilités avait émis une réserve sur les prévisions de fréquentation de la ligne 17 Nord du Grand Paris Express, ainsi que sur le coût de réalisation de ce métro automatique. De 2,315 milliards, le budget, entièrement financé sur deniers publics, est passé à 2,683 milliards d’euros, soit une hausse de 368 millions d’euros.

L’abandon en novembre 2019 du projet de mégacentre commercial EuropaCity (qui tablait sur 30 millions de visiteurs par an), puis la suspension en février 2021 du terminal T4 de l’aéroport de Roissy, enfin la baisse très importante depuis le début de la crise sanitaire du trafic aérien (40 millions de passagers aujourd’hui) et de la fréquentation des parcs d'expositions, plaident pour une remise à plat complète du projet de ligne 17 Nord.

Pourtant sans aucune justification le rapport soumis au conseil d’administration d’IDFM indique une fréquentation, actualisée en août 2020, de la ligne 17 à l’horizon 2030 de 163 700 voyageurs par jour ouvrable, alors qu’elle n’atteignait que 60 000 à 80 000 voyageurs, lors de l’enquête publique. (...)

Or, le projet EuropaCity aurait engendré, à lui seul, pratiquement la moitié du trafic prévu sur la ligne 17 Nord ! (...)

Par ailleurs, la mise en service de la liaison Charles-De-Gaulle Express (CDG Express), qui table sur 7 à 8 millions de passagers par an vers 2030 (4), fragilise encore un peu plus l’utilité du tronçon nord de la ligne 17, qui deviendrait la troisième desserte en transport lourd de l’aéroport. 

Extraits d'un article du CPTG

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