Image: clementine-autin.fr
Après le communiqué du maire de Sevran, c'est au tour de la députée de la circonscription dont fait partie cette ville de réagir :
Je sonne l’alerte républicaine. Le ministre Gérald Darmanin doit rendre des comptes sur les propos et comportements rapportés par Libération (1) et Street Press (2) à Sevran. Il est inadmissible que des policiers laissent libre court à un racisme décomplexé. L’humiliation ne doit jamais être une méthode policière. Et des adolescents ne peuvent être traités, dans leurs conditions de détention, comme des bandits pour de la peinture, des feuilles de papier, des bâtons de bois dans des poubelles en feu. Nos principes et notre État de droit ne sauraient s’arrêter à l’entrée des commissariats.
Je découvre ces articles de presse avec un sentiment mêlé de révolte et d’écœurement. Quand ces six élèves de Sevran, dont cinq mineurs, ont été interpellés le 27 mars, j’ai rapidement été alertée par des enseignants qui redoutaient une arrestation abusive.En tant que députée de la circonscription, j’ai immédiatement appelé le commandant de Sevran (puisque nous n’avons pas de commissariat de plein exercice, comme je le réclame depuis longtemps) qui m’a assurée que tout se passait dans les règles. Nous n’avions pas les contacts des jeunes placés en garde à vue et de leur famille.
L’impunité est ce qui encourage les « forces de l’ordre » à agir en dehors du cadre réglementaire. La jeunesse des quartiers populaires en fait depuis trop longtemps les frais. Et ces comportements se banalisent partout en France depuis la crise des gilets jaunes et avec la pénalisation croissante de la contestation sociale. Les violences policières doivent cesser ! Sans justice, jamais le calme et l’apaisement ne seront une réalité.
Je saisis immédiatement le Ministre de l’Intérieur et le Préfet de police. Il est urgent de faire la lumière sur ces comportements qui exigent des sanctions exemplaires.
Clémentine Autain
Députée de Sevran Tremblay Villepinte