Le procès fleuve des fausses factures de la campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy continuait aujourd'hui avec l'audition de Pierre Chassat pour son rôle de responsable de communication de l'UMP et de directeur adjoint de cabinet de Jean-François Copé (aux côtés de Jérôme Lavrilleux). Au début de son premier mandat, Bruno Beschizza a embauché cet ancien bras droit de Patrick Balkany pourtant accusé d'être au cœur du système clientéliste de Levallois.
Pierre Chassat est jugé dans l'affaire Bygmalion pour « abus de confiance, faux et usage de faux ». Selon le journal 20 minutes la juge semblait aujourd'hui perdre patience:
En enchaînant les questions, la présidente de la 11e chambre du tribunal judiciaire de Paris a fini par dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas depuis l’ouverture du procès de l’affaire « Bygmalion », le 20 mai dernier. « A chaque fois quelqu’un vient à la barre, ce n’est pas lui ! Ce n’est pas de sa faute ! »
En l’occurrence, ce n’était pas celle de Pierre Chassat. Debout face à elle depuis plus d’une heure, l’ancien directeur de la communication de l’UMP passe le plus clair de son temps à regarder le sol. Sans doute parce que s’il lève la tête, il ne peut pas faire autrement que de voir l’écran géant sur lequel sont projetés les éléments de preuves. Les « engagements de dépenses », en l’occurrence.
20 minutes rapporte que Pierre Chassat doit par exemple se justifier d'engagements signés de sa main pour 3 et 5 millions € « Oui, je signe en toute bonne foi. Sauf que je ne suis pas vraiment le demandeur, s’embourbe-t-il à la barre. Ce sont des factures globales. On se dit que c’est plus simple pour la comptabilité… »
Le journal Sud-Ouest confirme aussi que l'ancien "Copé-Boy" a passé un mauvais moment ce mardi.
Médiapart rapporte qu'à l’en croire, Pierre Chassat ne savait rien des meetings pour lesquels il signait les dépenses : « Mon travail, c’était la communication du président, la préparation des émissions et des débats à mettre en phase avec la campagne présidentielle, le site web, la documentation, les tracts, les affiches, les drapeaux, mais côté campagne, je ne m’occupais absolument pas de l’événementiel ».
Médiapart transcrit aussi une étonnante partie de l’interrogatoire qui montre la difficile ligne de défense de celui qui aujourd'hui dirige le cabinet de notre ville depuis plusieurs années:
« Il y a des éléments qui laissent penser que vous aviez une place dans cette campagne. Qui d’autre avait la main sur l’organisation des meetings ?, demande la présidente.
— Je présume qu’Event reçoit ses instructions de la direction de campagne et de la direction de l’UMP, tente Pierre Chassat.
— Je ne vous demande pas d’imaginer, vous y étiez.
— Heu, Jérôme Lavrilleux était en charge de la logistique, hésite Chassat, mais dans le détail, je ne sais pas...
— Comment pouviez-vous ignorer qui était en charge de l’organisation des meetings ?, insiste la présidente.
— Pour la bonne raison que je n’ai jamais vu d’organigramme de campagne, répond-il, essayant apparemment de renvoyer la balle vers l’équipe Sarkozy.
Le procès des folles factures de campagne de 2012 doit encore durer jusqu'au 22 juin.
Sources :
- Article de 20 minutes du 1er juin 2021 : Affaire Bygmalion : « Mais qui ? C’était le rôle de qui, de vérifier les factures ? »
- Article de Sud-Ouest du 1er juin 2021 (sur abonnement) : Affaire Bygmalion : des signatures embarrassantes
- Article de Médiapart du 1er juin 2021 (sur abonnement) : Procès Bygmalion: les anciens cadres de l’UMP n’assument rien
4 Réponses à “Procès Bygmalion : le directeur de cabinet de Bruno Beschizza entendu aujourd’hui”
« A chaque fois quelqu’un vient à la barre, ce n’est pas lui ! Ce n’est pas de sa faute ! ». Cela marche aussi à Aulnay-sous-Bois ?
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Au fait, l’ UMP/ LR avait engagé une procédure de licenciement pour faute grave à l’encontre de trois de ses cadres dont ce M. Chassat.
Est-ce qu’on sait si elle a abouti?
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Oui cette procédure initiée par Copé et Fillon à l’encontre de l’équipe dirigée par « l’oeil de Moscou de Sarkozy », a bien été menée au bout. Les 4 personnes qui signent les engagement de dépense quittent l’UMP, soit par démission (Jérôme Lavrilleux) soit par licenciement pour faute grave (Eric Cesari, Pierre Chassat et Fabienne Liadzé). https://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/droit-travail/l-ex-dg-de-l-ump-reclame-3-millions-d-euros-aux-prud-hommes_2014344.html
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Lors donc notre premier édile accorderait toute sa confiance à son dircab ancien licencié pour faute grave.
C’est généreux d’aider à la réinsertion!
A moins qu’il ne s’agisse que de recycler les âmes damnées de la sarkosie.
D’autres parleraient de parachute doré !
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