Actualité, Sécurité

Un policier dénonce le racisme infiltré à Aulnay

30 juillet, 2020 à 22:20 | Posté par

Il en paye le prix!

Le brigadier-chef Amar Benmohamed, mardi dans les locaux de Libération. Photo Roberto Frankenberg pour Libération

Entré dans la police en 1997, celui qui est désormais brigadier-chef a vu arriver après 2015 une jeune génération très marquée à l’extrême droite.(...)

Dans un rapport de mars 2019 consulté par Libération, le brigadier-chef déroule contre plusieurs agents des accusations de racisme et de maltraitance. Les auteurs ne sont pas directement sous son autorité, mais il les côtoie quotidiennement.(...)

Les déférés qui «avaient le "malheur" d’entrer dans la joute verbale et de répondre sur le même ton se voyaient parfois […] privés de nourriture durant plusieurs heures, voire pendant la nuit entière». Il y a aussi la privation d’accès au médecin via de fausses mentions sur les procès-verbaux. (...)

Selon lui, plus d’un millier de détenus ont été maltraités par ces jeunes recrues déterminées à s’engager après les attentats de 2015. Des jeunes policiers originaires de province, qui «n’avaient jamais vu un Arabe ou un Noir», et adeptes de l’essayiste d’extrême droite Alain Soral. (...)

En septembre, les agents qu’il dénonce ont été mutés en Seine-Saint-Denis, à Aulnay-sous-Bois ou Bobigny. Des endroits qu’ils appellent «le safari».(...)

Divorcé depuis mai et sans enfant, ce taoïste convaincu martèle : «La police est composée de gens bien. C’est une minorité qui a été couverte par la hiérarchie.» Depuis qu’il a choisi de dénoncer, il dit être victime de harcèlement en interne, et a porté plainte. «On me reproche des choses fausses. Ils sont dans la surenchère. Et le préfet Lallement veut ma tête.»

Extraits d'un article de Libération

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