Le journal "Libération" nous dévoile une nouvelle "bavure" aux 3000.
La scène se déroule trois jours avant l’interpellation brutale de Théo L., à 300 mètres de là où ça s’est passé. Le 30 janvier, vers 16 h 15, Djamel D, 34 ans, animateur à la ville d’Aulnay, vient de terminer son travail. Il circule en voiture rue Auguste-Renoir pour aller récupérer ses enfants à la crèche, quand un véhicule grille un stop et lui coupe la route par la droite. «A ce moment-là, je suis obligé de piler et quand je redémarre une autre voiture arrive du même endroit, je me retrouve alors à la bloquer.» Djamel D explique que cette voiture n’est pas sérigraphiée de la police et les quatre personnes à l’intérieur ne sont pas en uniforme.
Par la fenêtre conducteur, un agent lui aurait alors lancé : «Bouge de là fils de pute.» La tension monte et l’animateur, qui comprend alors qu’il s’agit de policiers, demande des excuses. Selon lui, les insultes des fonctionnaires redoublent. «Deux policiers sont sortis de leur voiture, je suis sorti moi aussi, détaille Djamel D. Un des agents est arrivé vers moi et m’a tout de suite poussé violemment. Puis, il a tenté de m’attraper le bras, je me suis débattu, et au même moment, son collègue est arrivé par derrière et m’a attrapé au niveau de la gorge.»
Une courte séquence vidéo prise à ce moment-là (à 16 h 18) par un passant, que Libération a pu visionner, permet un début de reconstitution : Djamel D est plaqué contre sa voiture par deux fonctionnaires. L’animateur est saisi au niveau du cou par les deux agents, dont un qui lui fait une clé d’étranglement. Un autre policier est à proximité avec en main un lanceur de balle de défense. Djamel D raconte la suite : «Celui qui m’étranglait a serré très fort pendant environ une trentaine de secondes. J’ai cru que j’allais mourir, je n’arrivais plus du tout à respirer. Puis le deuxième policier m’a fait lourdement chuter à terre avec une balayette. Je suis tombé sur le coude. Et une fois à terre, pendant qu’un policier me faisait une clé d’épaule, un autre m’écrasait la tête contre le sol avec son genou.»