Pas de fêtes de fin d'année pour la plupart des 28 anciens travailleurs sans papiers qui ont fait grève et maintenu leur piquet pendant presque un an devant l'entreprise STN d'Aulnay. En effet, alors que le barnum qu'ils occupaient jour et nuit était enfin démonté le 1er octobre dernier après 352 jours d'occupation jour et nuit, les travailleurs avaient reçus les premiers récépissés synonymes de droit au travail et à une vie en plein jour. Pourtant presque trois mois après cette date, la situation est devenue bien plus difficile. Si Pour 19 travailleurs la situation est encore à peu près normale, 4 n'ont jamais pu obtenir le précieux sésame qui pourtant avait été prévu par les accords. 5 autres travailleurs qui pourtant avaient reçus leur récépissé, se voient aussi refuser sans réelle explication leur renouvellement au bout de trois mois (il leur a été dit que l'administration attendait "la décision du ministre").
Retour à la clandestinité ?
Mamadou Sidibé, le porte parole du mouvement d'Aulnay-sous-Bois, explique que La situation est assez différente selon les départements auxquels dépendent chaque travailleur gréviste. L'évolution la plus problématique est à Paris où les récépissés ne sont pas renouvelés automatiquement dans leur intégralité. Le porte parole explique aussi que cette situation cause des difficultés au sein des familles, empêchant tout projet.
Selon Diambera, un autre membre du collectif aulnaysien, la situation pourrait devenir critique en janvier où nombre de récépissés doivent être renouvelés après 3 mois.
Appel à la solidarité
Aujourd'hui, les travailleurs, qui ont accumulés beaucoup de dette durant leur année de grève, ont des difficultés pour assurer la solidarité entre eux. Certains, dont les papiers sont précaires, n'ont pas pu être réembauchés à temps plein et les quatre travailleurs n'ayant reçu toujours aucun récépissé, sont toujours en grève et occupent le palais de l'immigration à Paris. Les travailleurs font donc toujours appel à la générosité par l'envoi d'un chèque à l'Union Locale CGT, 19 rue Jacques Duclos, avec la mention au dos "soutien à STN".