Les émeutes ont libéré les interdits chez un certain nombre de jeunes", constate le maire (PS) de Bondy, Gilbert Roger. "Depuis novembre, un verrou a sauté pour une partie des adolescents", déplore Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy, député (UDF). "On fait face à des actes de violence quasi gratuite", se désole Christian Demuynck, maire de Neuilly-Plaisance, sénateur (UMP). Inquiets face à l'augmentation du nombre de vols avec violence en Seine-Saint-Denis, les élus locaux critiquent l'action de la police et de la justice dans le département.
Tous les élus s'emportent en constatant que le nombre de policiers par habitant reste beaucoup plus élevé à Paris qu'en Seine-Saint-Denis. Jean-Christophe Lagarde estime que sa commune était mieux servie sous le gouvernement de Lionel Jospin. "A l'époque, pour 65 000 habitants et 120 kilomètres de rues, j'avais trois véhicules de police la nuit. Aujourd'hui, je n'en ai plus qu'une. Il suffit qu'il y ait un accident de circulation et il n'y a plus personne."
M. Lagarde critique le déploiement des compagnies républicaines de sécurité après les émeutes. "Je refuse d'avoir des CRS dans ma commune depuis mars. On ne veut plus les voir! Alors qu'ils sont censés patrouiller dans les quartiers, ils ne font que du contrôle routier. Ils ridiculisent la République quand ils arrêtent les citoyens qui n'ont rien fait et ils n'agissent pas contre les délinquants."
Le département, c'est vrai, séduit peu les fonctionnaires. "Les policiers qui arrivent chez nous ont à peine quatre ou cinq ans de plus que les délinquants. Ils sortent de l'école et n'ont aucune expérience. Comme ils ne sont pas assez nombreux, les bureaux ferment à 18 heures et les quartiers sont abandonnés", relève Christian Demuynck. Gilbert Roger y voit une des conséquences de l'abandon de la police de proximité par Nicolas Sarkozy : "Les jeunes savent qu'il y a des descentes de police. Mais ils savent aussi qu'entre deux interventions, il n'y a plus personne."
Le travail de la justice des mineurs fait l'objet de commentaires sévères. "Les policiers ont souvent à faire aux mêmes individus. Ils les arrêtent le matin et les relâchent l'après-midi : il y a un sentiment d'impunité dramatique", note M. Demuynck. M. Lagarde se fait plus tranchant : "La justice ne fait plus son travail. C'est scandaleux car cela conduit à la déstructuration de la société. La République ne pourra pas se plaindre de ce qui lui arrive, car elle ne remplit pas ses missions." Conclusion similaire de M. Roger : "La délinquance est une des préoccupations premières pour les habitants. Le risque, en période électorale, c'est qu'ils mettent la droite et la gauche dans le même panier en pensant que ni l'une ni l'autre ne savent régler ce problème.
Luc Bronner
Jeunesse, Justice, Politique, Sécurité
19 septembre, 2006 à 17:03 | Posté par Jérôme Charré
Une Réponse à “Le Monde: Colère chez les élus des deux bords”
Bonjour.
Coup de gueule de Maire de différents partis, c’est bien pour une fois.
Surtout que le contenu n’ets pas forcément que démagogique… .
Il y à du travail sur la planche.
Mais que fait donc notre célèbre Ministre de l’Intérieur et ces mesures à 2 sous plus que tapageurs qu’autre chose ?
@+.