Nous vous en avions parlé il y a peu. Le Parisien revient sur le jugement rendu au Palais de Justice de Bobigny.
A l’entrée du palais de justice de Bobigny, Marcus* est fébrile. « Cela fait quinze ans que je vis en France et c’est la première fois que je vis ça », se désole ce père de famille de 45 ans, tabassé avec un compatriote Roumain à Aulnay-sous-Bois, le 26 mars. ..
Marcus, l’une des deux victimes, a tellement peur qu’il renonce finalement à assister au procès. Gheorg*, lui, reste. Agé d’une trentaine d’années, il a découvert la France il y a deux mois. « Je suis fatigué et effrayé », dit-il en préambule alors que le président lui demande de s’avancer pour voir son visage en pleine lumière...
« Vous croyez vraiment ces rumeurs ? » questionne le président. « Comme ils passent le matin tôt, je ne sais pas. Mon petit cousin de 11 ans m’a dit que c’était passé à la télé, il faut se méfier de ces plaques-là, bulgares, roms… » « Mais c’est quoi une plaque rom ? » s’étrangle le président.
Un « nord africain avec une barbe importante » est resté introuvable. Cinq autres suspects ont échappé aux poursuites grâce à un solide alibi. Reste ce jeune, imberbe, contractuel d’une collectivité locale, âgé de 19 ans, qui comparaît seul. Il a écopé, ce lundi, de 18 mois de prison ferme.
Le tribunal a retenu le caractère raciste et prononcé les 18 mois de prison ferme, qu’un juge d’application des peines pourra aménager. Il encourait sept ans. Il devra aussi dédommager les victimes de 3 000 € chacune et leur rembourser les frais de fourrière
Source: Le Parisien