Comme vous le savez, l'ampleur de la pollution du sol de l'ancienne usine d'amiante oblige à placer le chantier sous confinement lourd et décale de plusieurs mois la fin des travaux.
C'est un coup dur pour toute la communauté scolaire qui espérait, comme nous, réintégrer à la rentrée de septembre les locaux d'origine de l'école du Bourg où 800 000 euros de travaux de remise en état ont été investis par la Ville.
Dès que j'ai appris cette mauvaise nouvelle, j'ai sollicité l'avis des représentants des parents d'élèves, ainsi que celui des enseignants, afin de dégager au plus tôt une solution qui préserve l'intérêt des enfants.
Plusieurs possibilités ont alors été évoquées et aussitôt mises à l'étude par les services techniques de la Ville. J'en ai dit quelques mots hier soir lors de la réunion publique que nous avons convoquée en urgence.
Après avoir très attentivement écouté les uns et les autres, il me semble que deux préoccupations essentielles ont été exprimées. La première est qu'il est hors de question de revenir dans l'école mitoyenne du chantier tant que dureront les travaux de dépollution, et cela en dépit des assurances de sécurité données par les experts. La second préoccupation est qu'il apparaît tout aussi inenvisageable d'éclater la communauté scolaire sur plusieurs sites.
Cela posé, il reste dès lors une alternative : le maintien des locaux en préfabriqué sur le site actuel de Sevran. C'est la solution que je préconise. Elle s'accompagnera de travaux lourds mis en oeuvre tout l'été, comprenant le remplacement des structures dégradées. Le coût est estimé pour notre collectivité à 1,5 millions d'euros.
Je suis par ailleurs favorable à l'idée d'envisager cette nouvelle installation pour une année scolaire complète afin de nous laisser une marge temporelle suffisante. Cela suppose que j'obtienne du maire de Sevran, mon ami Stéphane Gatignon, qui doit lui-même négocier avec l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), le prolongement du prêt des terrains.
Si la fin du chantier intervient en cours d'année, peut-être sera t-il bon d'ouvrir à nouveau la discussion sur un retour anticipé dans l'école d'origine. Dans tous les cas, cette hypothèse ne pourra être envisageable que si nous avons la garantie absolue de l'absence de risque.
Je tenais à vous donner ces informations, les plus précises possibles, avant que certains d'entre vous ne partent en vacances. Il me paraissait important que vous sachiez à quoi vous en tenir pour la rentrée.
Reste que l'effort financier exceptionnel consenti par la Ville appelle plus que jamais un soutien exceptionnel de l'Etat. C'est pourquoi j'ai sollicité des rendez-vous avec Madame la Ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, et avec Madame Cécile Duflot, Ministre de l'Egalité des Territoires.
S'il advenait que nous n'étions pas entendus, j'envisagerais des initiatives plus importantes au cours desquelles je ferais appel à toutes les bonnes volontés. Ce dossier présente un tel caractère de gravité pour notre commune qu'il me semble devoir dépasser les clivages politiques et les vaines polémiques.
Restant à votre écoute, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l'expression de mes sincères salutations distinguées."
Source : Lettre de Gérard Ségura, Maire d'Aulnay-sous-Bois.