Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise devait examiner prochainement le délicat dossier de l'ancien site industriel du Comptoir des minéraux et matières premières (CMMP). Les deux experts désignés par la juridiction administrative viennent de rendre leur rapport. Celui-ci prend en considération les mises en garde incessantes des associassions auprès des différents partenaires.
Il insiste notamment sur le fait que la "présence de poussières dans l'ensemble des bâtiments impose un dépoussiérage attentif et précis au niveau des charpentes, des murs et de leur anfractuosités, des sous-faces des toits accompagné d'une mise en dépression des bâtiments". Il reconnaît aussi que la "présence d'amiante dans les sols devra conduire également et au minimum à l'évacuation de 30 à 50 m3 de terre signalée contaminée, soit à l'élimination de 50 à 90 tonnes".
Un nouveau rapport confirme les craintes des riverains
Les conclusions de ce rapport - le treizième en dix ans - confirme les craintes des associations qui dans un récent mémoire récapitulatif, demandaient "d'engager des travaux de dépollution-déconstrustruction de l'ensemble des bâtiments du site avec le même niveau de sécurité" et de "protéger par tout moyen efficace la terre amiantifère de la cour de l'usine afin d'éviter la mise en suspension des poussières d'amiante par les allées et venues des engins de chantier".
Les experts valident néanmoins le projet de la société Cotéba, qui prévoit "une mise sous dépression efficace du bâtiment B, un dépoussiérage précis et complet, un démontage précautionneux de la toiture selon les procédures classiques de désamiantage".
Gérard Voide, porte parole du collectif des riverains et victimes de l'amiante, conteste ce dernier point: "Ils approuvent en fait le projet de démolition à ciel ouvert", s'inquiète-t-il. Avec les autres associations, il continue à réclamer le confinement extérieur de chacun des bâtiments et préconise de "travailler à l'humide avec recueil et filtration des boues".
Alain Martin (Le Parisien du 02/05/07)