La ville d'Aulnay-sous-Bois a décidé une fois de plus de ne pas assurer le service minimum d'accueil (SMA) dans les écoles à l'occasion de la grève des enseignants du 29 janvier. Dans un communiqué de presse (lire ci-contre), la municipalité estime que "l'État se défausse sur les collectivités en transférant des missions qui sont à sa charge" et que la commune "se retrouve contrainte (...) de ne pas appliquer le SMA". La municipalité se dit enfin "opposée à la loi" sur le SMA car les communes "n'ont pas vocation à régler les différents entre l'État et ses personnels".
Le bras de fer se durcit avec le préfet de Seine-Saint-Denis qui a saisit la justice dès lundi (lire la dépèche AFP), entrainant pour la première fois une injonction du juge administratif contre 15 villes qui avaient collectivement expliqué en octobre qu'ils ne voulaient, et ne pouvaient, appliquer le SMA (Aulnay-sous-Bois, Bobigny, Bondy, Villepinte,
Aubervilliers, l'Ile-Saint-Denis, La Courneuve, le Blanc-Mesnil,
Livry-Gargan, Saint-Ouen, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Pantin, le
Pré-Saint-Gervais et Stains).
Lors de la dernière grève (20 novembre), 26 communes de Seine-Saint-Denis n'avaient pas appliqué le SMA. Demain, ce chiffre montera à 27 et donc seules 13 villes de Seine-Saint-Denis accueilleront les élèves (Coubron,
Drancy, Dugny, Epinay-sur-Seine, Gagny, Gournay-sur-Marne, Le Bourget,
Le Raincy, Neuilly-Plaisance, Pavillons-sous-Bois, Rosny-sous-Bois,
Vaujours, Villemomble). Nous ne savons pas ce que le préfet fera contre les villes qui n'appliqueront pas le SMA mais qui n'ont pas exprimé cette intention par avance.
13 Réponses à “Grève dans l’éducation: Pas de service minimum à Aulnay demain”
Pas de service minimum dans les écoles municipales = pas de familles mono-parentales à Aulnay.
Où est le progressisme?
en effet, remplacer au pied levé plus de 300 enseignants ça doit pas être évident…
Dans son communiqué de presse daté du 27 Janvier 2009, le maire aurait informé, par courrier, les parents des enfants en école maternelle de l’absence de prise en charge par les écoles le 29 Janvier 2009.
Ah oui ? Eh bien je dois avoir un problème avec ma boîtes aux lettres ou mon facteur. Car ni la mairie, ni l’école maternelle (Savigny 1) n’a pris la peine de nous prévenir.
A moins que ce ne soit un cas particulier, et que l’école Maternelle Savigny 1 soit ouverte et prenne en charge les enfants demain matin.
Nous ne découvrirons demain matin en emmenant nos chères têtes blondes.
A suivre…
Comment ce fait-il que d’autres villes arrivent à assurer ce service. Effectivement, il n’y a pas de parents salariès sur Aulnay!!! C’est la bonne pioche aulnay en ce moment, on ne peut pas aller travailler car pas de SMA, on ne prend plus le bus car trop de violences sur les chauffeurs, on évite de sortir après 18h dans certains quartiers car l’insécurité s’installe. Incroyable qu’une municipalité décide d’être hors la loi. Bien bien … Faut juste s’adapter au changement …..
bonsoir Mme maroun j’espère que vous n’aurez pas trop peur de vous rendre au conseil municipal demain car c’est a 20h et en plus il fait nuit a ce moment la mais bon vous êtes courageuse et puis aulnay n’est pas si dangereux que ca,ah moins que…. Bonsoir a tous les mon-aulnaynautes.
Ca me dérangeait de simplifier les qq explications de mon précédent commentaire mais je vois que certains s’en donnent à coeur joie en posant une étrange équation. Je ne vais pas disserter sur l’origine et le sens du signe « = » mais juste remarquer rapidement que l’absence de SMA ne peut pas impliquer une suppression des familles mono-parentales et que l’inverse est un peu complexe.
Pour assurer le SMA, faut il interdire la grève ou embaucher des personnes pour une journée? La première solution serait violer la loi, la seconde est elle possible?
Sachant que le SMA est qqch de récent je me demande « comment faisait on avant? ». Est ce qu’il n’y avait aucune famille mono-parentale? Est ce qu’il était interdit de travailler les jours de grève? Heureusement que je suis jeune et que je n’ai jamais vécu ça, je pense que je n’aurai pas supporté . . .
Mais puisque la droite est si proche des problèmes des familles mono-parentales, je me demande : « pourquoi monsieur Gaudron et son équipe n’ont ils pas inventé le SMA avant? » Ils auraient été précurseurs et certainement remerciés par leur ami Nicolas Sarkozy.
Je m’arrete là, j’écris vraiment trop. Heureusement que je ne parle pas autant . . . Merci au modérateur qui lit ces longs commentaires (et aux autres qui lisent aussi)
A l’école maternelle Vercingétorix, le courrier du maire a été glissé dans les cahiers de liaison, lundi 26.
Extrait d’un article du Figaro daté du 28/1/9 sur le sujet:
« … Sur le terrain, les maires estiment que le SMA sera peu appliqué. Lors de la dernière grève, l’Association des maires de France avait cité les exemples de deux grandes villes devant trouver pour l’organiser, l’une 6 000 personnes, l’autre 12 000. Le tout en moins de 48 heures ! Or la grève devrait affecter une partie des personnels communaux dont les Atsem, chargés des jeunes enfants dans les écoles maternelles. Ce qui gêne les maires, qui souhaitent généralement qu’une ou deux personnes chargées d’assurer le SMA aient l’habitude des enfants et connaissent les locaux – les écoles le plus souvent – où celui-ci va être organisé.
Autres recours possibles, des personnes qui jonglent entre plusieurs jobs ou des étudiants. Tous ne sont pas forcément disponibles. Très peu de parents se portent volontaires : la plupart travaillent et les autres «n’ont pas envie de mettre leur enfant en porte-à-faux vis-à-vis de l’enseignant», se désole un maire partisan du SMA. Certains édiles tentent aujourd’hui une ultime piste : envoyer des courriers aux professeurs récemment retraités de l’Éducation nationale. »
Ci-dessous le lien vers l’article:
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/01/28/01016-20090128ARTFIG00393-greve-l-accueil-a-l-ecole-risque-de-trouver-ses-limites-.php
Je n’aime pas l’auto-flagellation, mais il faut reconnaître qu’en France, nous sommes les champions pour le nombre de lois ou règlements inappliquées et/ou inapplicables. Un problème, une loi, ça ne peut être que poudre aux yeux.
M. Ségura avait indiqué lors de la réunion de territoire dans la salle Tabarly (en décembre, de mémoire) qu’il y avait trop de personnels employés par la Mairie. Pourquoi ne pas étudier l’hypothèse d’une re-qualification d’une partie de ce personnel indésirable selon M. Ségura, pour prendre en charge les enfants lors des jours de grève ? Il existe aujourd’hui des formations spécialisées. Ces formations peuvent également ouvrir sur d’autres débouchés, comme l’accompagnement des plus jeunes qui en ont le plus besoin, l’aide aux parents en difficultés, je ne sais quoi d’autre.
La majorité des français serait favorable à cette grève qui, en ces jours de crise, reflète le sentiment profond d’injustice (alimenté il est vrai par les Médias). Cette grève touchera bien plus les personnes en grande difficulté que le patronat ou les cadres dirigeants. Certains corps de métier ne jouissent pas des mêmes privilèges sociaux, par rapport à leurs activités ou leurs conventions collectives. Le service minimum est donc un moyen, pour ces personnes, de ne pas se voir supprimer un jour de RTT (dans certains cas possible de remplacer par du complément de revenu), voire de perdre une partie du salaire.
En tout cas je suis impatient de voir l’impact de cette grève sur les bénéfices qu’auront les employés, du public et du privé. D’après certains de nos médias, nos voisins européens regardent attentivement ce qu’il se passe dans notre pays.
@ Florent
La deuxième solution est bien sûr la bonne : cela permet à beaucoup de jeunes animateurs d’avoir une petite rentrée salariale.
Pour les croiser, c’est très simple : vous pouvez aller les voir à 16h, car ce sont ces jeunes animateurs qui s’occupent du goûter et des centres de loisirs dans les écoles.
Ce n’est pas une information très difficile à trouver.
Les parents d’élèves de Nonneville ont reçu une lettre de M. Ségura le 27 janvier leur indiquant qu’il ne pouvait pas appliquer le SMA.
Ce que je trouve curieux, c’est que cette lettre est libellé de telle sorte que j’ai eu l’impression que M. Ségura est désolé de ne pas pouvoir mettre en place ce SMA… ci joint extrait de la lettre
‘Or les seuls personnels ville facilement mobilisables et qualifiés sont les ATSEM et les animateurs qui ne seraient que 64 à n’être pas déjà en poste et ce, parce que leur classe ou école serait en grève.Il ne m’est pas possible de faire appel à d’autres personnels en leur demandant d’abandonner leurs proppres postes et missions. Il aurait été envisageable de faire appel à des bénévoles. Toutefois, il m’est impossible dans les délais impartis d’en réunir le nombre demandé en garantissant les qualités nécessaires à l’accueil…’
Pas un mot sur son opposition politique et de principe au SMA…. à mille lieux du communiqué de presse.
Je ne comprends pas ce double langage?
Christophe
Ayant un enfant à l’école du bourg 1, nous avons été informé le 27 par cette fameuse lettre de Mr Segura, aussi.
Je suggère aux parents de toutes les écoles lors d’un prochain mouvement social de nos enseignants en permanence en grève, si évidemment il n’y a pas d’autres solutions de garde, d’aller à la Mairie dans le bureau de Mr SEGURA QUI DEVRA ALORS COMPRENDRE CERTAINES SITUATIONS LORSQUE LES PARENTS EUX TRAVAILLENT !!!!!!!!!!
Notre maire se fera un plaisir d’occuper et de nourrir nos chers enfants pendant toute la journée.
Un parent d’élève révolté par la politique de notre maire.
Les gesticulations des professionnels du « il faut appliquer le SMA » ne saurait faire oublier la lame de fond qu’a constituée la journée interprofessionnelle du 29 janvier.
Ayant emportée l’approbation de l’immense partie des citoyens de ce pays, elle appelle des réponses et des suites afin que les salariés ne payent pas leur crise et que ceux qui en sont responsables soient les payeurs.
Pour ceux qui s’intéressent au fond vous trouverez ci-dessous les déclarations de la FSU et du SNUipp.
Ajoutons qu’à Aulnay, l’ampleur de la grève a été à l’image de celle du département.
Plus de 3 enseignants sur 4 en grève.
Communiqué de la FSU Les Lilas, le 29 janvier 2009
Participation à la grève dans les écoles de Seine Saint Denis supérieure à 85 % : du rarement vu !
La FSU se félicite du remarquable succès de la journée d’action interprofessionnelle du 29 janvier. Le nombre des manifestants du public comme du privé (2,5 millions), actifs et retraités, et le succès de la grève dans nombre de secteurs confirment l’ampleur d’une mobilisation exceptionnelle qui a reçu un soutien massif de l’opinion et qui va faire date. Dans le supérieur, les mobilisations vont continuer et s’amplifier dès lundi.
Le Président de la République et le Gouvernement ne peuvent jouer la politique de l’autruche et ignorer les attentes qu’exprime ce mouvement. Ils doivent prendre des premières mesures significatives et engager un véritable débat sur les solutions alternatives à mettre en oeuvre face à la crise. Si le gouvernement s’y refuse et n’apporte pas de premières réponse, l’importance de la mobilisation unitaire appelle des suites rapides. C’est dans cet esprit que la FSU participera à la réunion des organisations syndicales prévue le 2 février.
Communiqué du SNUipp national :
Ecoles : puissante mobilisation
Une nouvelle fois, après la journée du 20 novembre, les enseignants des écoles se sont massivement mobilisés aux côtés de l’ensemble des salariés : près de 70 % d’entre eux sont en grève aujourd’hui et de nombreuses écoles sont fermées.
Le ministre de l’Education nationale et le gouvernement resteront-ils sourds au message que lui envoient, une nouvelle fois, plusieurs centaines de milliers d’enseignants des écoles ? L’avenir de l’école et la réussite de tous les élèves méritent mieux qu’une suite d’annonces spectaculaires. Alors que l’emploi se trouve au coeur des préoccupations des français, le gouvernement doit revenir sur sa volonté de diminuer le nombre d’enseignants et le nombre de postes au concours. Le SNUipp demande au président de la République d’appliquer à tous les niveaux d’enseignement ce qu’il considère essentiel pour les lycées, c’est-à-dire le maintien des moyens y compris lorsque le nombre d’élèves diminue. Comment comprendre la suppression de postes d’enseignants spécialisés et de postes au concours dans les écoles, alors que 14 000 élèves supplémentaires sont attendus en septembre 2009 et que les effets de la crise et des inégalités sociales ne restent pas à la porte des écoles ?
Le Ministre de l’éducation doit cesser de se dérober à tout véritable dialogue social, comme il l’a fait lors de la négociation préalable, et engager de véritables négociations sur l’ensemble de la politique éducative : maternelle, RASED, aide personnalisée, formation professionnelle, revalorisation du métier d’enseignant, … Qui peut croire un seul instant qu’avec un horaire diminué, des programmes plus lourds, moins d’enseignants, des RASED fragilisés, des dispositifs d’aides improvisés, les élèves pourraient mieux réussir à l’école ?
L’avenir de l’école et la réussite de tous les élèves nécessitent que le Ministre prenne la mesure de la colère et du rejet que provoque sa politique éducative et budgétaire et réponde sans tarder à cette exigence de dialogue social. Sans réponse de sa part, le SNUipp appelle les enseignants à poursuivre la mobilisation dès le mois de février dans le cadre de la préparation de la rentrée prochaine et à participer aux actions interprofessionnelles.
Paris, le 29 janvier 2009
Bonjour,
Les propos suivants ne sont pas de nature à polémique mais matière de bases à réflexions ( Pour info, j’étais à titre personnel ‘favorable’ à cette grève même si je n’ai pas été gréviste moi même).
Les grèves et notamment dans l’enseignement sont toujours beaucoup mieux suivies (que la moyenne nationale)en Seine Saint Denis. C’est malheureusement le département ou les enfants ont le plus besoin de professeurs et de cours pour s’en sortir… et donc au final ce sont eux qui se retrouvent le plus pénaliser par ces mouvements… c’est dommage et dommageable.
Christophe