Il est 18 heures, ce lundi, aux assises de Seine-Saint-Denis quand Théo s’avance et empoigne la barre des deux mains.(...)
« Théo Luhaka, 29 ans, aujourd’hui, je ne fais pas grand-chose. Je reste à la maison », résume-t-il d’une voix atone à la présidente Jadis-Pomeau. Une grande tristesse émane de ce témoignage.(...)
« Chaque semaine, j’avais quelque chose à faire. Tout ce que je voulais, je l’avais. Je voyais mes rappeurs préférés, mes joueurs de foot préférés. Puis les gens qui se sont mobilisés se sont éloignés. » (...)
L’experte psy l’explique ainsi : « ll a tellement investi ce corps, à un moment. Puis on le dépossède de son élément vital. » (...) Dans la cité des 3000 à Aulnay, le grand frère jovial d’alors devient la risée de tous. « Théo c’était celui qui s’était mangé une matraque par la police. Je serai toujours celui qui s’est fait violer. Peu importe ce que je fais. Je suis devenu un truc », se désole l’ancien enfant chéri des 3000.(...)
Dans la voiture, il raconte avoir encore subi toute une série d’humiliations : « Ils m’insultaient, me crachaient dessus. Des coups et des patates », dénonce-t-il.(...) La version de Théo a été méthodiquement balayée par la défense, qui voit « des contradictions », voire « des inventions ».
Source : Le Parisien