Nous avions fait plusieurs articles sur les suites dues à un homme abattu par des policiers en mars dernier.
Le site Mediapart a enquêté et met mise à mal certaines enquêtes en cours, extraits:
Au fil des auditions, on découvre ainsi que non seulement les affaires du policier n’ont pas été saisies par les enquêteurs, mais qu’en l’absence de mesure judiciaire prise lors de son hospitalisation, il a pu rencontrer ses collègues, y compris son coéquipier, présent lors de l’interpellation. Autant d’occasions potentielles pour s’accorder sur une version des faits.(...)
Finalement, seule son arme a été placée sous scellés mais là encore dans des conditions très particulières. C’est le commandant Z., qui faisait partie des policiers présents lors des tirs, qui a récupéré le pistolet Sig Sauer d’Emmanuel N. et l’a placé dans « un sac à scellés ». Mais le commandant n’a pas vérifié le nombre de cartouches et « ne croi[t] pas » avoir fermé les scellés, précise-t-il lors de son audition par l’IGPN. (...)
Pourtant, selon un témoin des faits, il y aurait bien eu deux tirs. Il s’agit d’un garçon de 10 ans, Roman C., qui faisait la manche avec sa mère, son petit frère et sa petite sœur. (...)
Quelques jours après, plusieurs membres de sa famille, dont son père, sont arrêtés pour incitation de mineurs à la mendicité dans une enquête ouverte avant l’interpellation de Jean-Paul Benjamin[NDLR: la personne abattue par la police], selon une source judiciaire. Roman est alors placé dans un foyer. (...)
Emmanuel N. assure n’avoir tiré qu’une fois. C’est également la version de son coéquipier, Quentin H., qui a pu échanger avec lui à l’hôpital militaire de Saint-Mandé.